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Les dirigeants des pays du groupe BRICS se sont réunis ce dimanche à Rio de Janeiro, au Brésil, exprimant une vive inquiétude face à la guerre à Gaza et condamnant fermement les frappes militaires contre l’Iran et la situation en Cachemire. Ils ont présenté le groupe comme un défenseur de la diplomatie multilatérale et un acteur clé dans la promotion de la paix.
Condamnation de la guerre à Gaza
Le communiqué final du sommet des BRICS dénonce l’usage de la famine comme moyen de guerre ainsi que d’autres violations du droit humanitaire international dans les territoires palestiniens occupés. Le groupe a exprimé sa profonde préoccupation concernant les attaques israéliennes continues sur la bande de Gaza et les obstacles à l’entrée de l’aide humanitaire.
Ils ont également condamné la politisation et la militarisation de cette aide, appelant toutes les parties impliquées à engager des négociations de bonne foi pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza. Le soutien indéfectible à l’Agence des Nations Unies pour le secours et le travail des réfugiés palestiniens (UNRWA) a été réaffirmé, avec un appel à un retrait israélien complet de Gaza et de tous les territoires palestiniens occupés, ainsi qu’à la libération des « otages », des détenus et des personnes emprisonnées.
Le président russe Vladimir Poutine a participé au sommet via une liaison vidéo depuis Moscou.
Condamnation des frappes contre l’Iran
Lors de ce même sommet, les pays du BRICS ont fermement condamné les frappes militaires contre l’Iran, les qualifiant de violation du droit international. Le communiqué conjoint a mentionné les attaques débutées le 13 juin 2025, sans citer explicitement Israël ou les États-Unis, connus pour avoir mené des frappes sur des sites militaires, nucléaires et autres infrastructures iraniennes.
Le texte a également exprimé une inquiétude majeure face aux attaques délibérées contre les infrastructures civiles et les installations nucléaires pacifiques iraniennes. Par ailleurs, le communiqué a dénoncé ce qu’il a qualifié d’« attaque terroriste » dans la région du Cachemire sous contrôle indien.
Tensions et discussions préalables au sommet
Avant le sommet, les négociateurs ont rencontré des difficultés pour rédiger un communiqué commun, notamment sur la guerre israélienne à Gaza, le conflit israélo-iranien, et la réforme du Conseil de sécurité. Ces divergences reflètent les sensibilités des membres du BRICS, en particulier sur le degré de condamnation des frappes israéliennes contre l’Iran.
Un diplomate proche des négociations a indiqué que malgré les différences, le texte final porterait le même message exprimé par le groupe le mois précédent, sans mentionner directement les États-Unis ou Israël.
Un accord a été trouvé pour soutenir l’octroi de deux sièges au Conseil de sécurité à la fois au Brésil et à l’Inde, tout en laissant ouverte la question de la représentation africaine.
Les membres ont également continué à critiquer discrètement la politique américaine, notamment les mesures protectionnistes imposées par l’administration Trump, soulignant leur inquiétude face à des augmentations arbitraires des droits de douane.
Appel du président brésilien Luis Inácio Lula da Silva
Lors de son discours inaugural, le président brésilien a appelé à ne plus ignorer ce qu’il a qualifié d’« extermination » commise par Israël à Gaza. Il a condamné sans réserve les actes terroristes perpétrés par le mouvement Hamas, tout en dénonçant les massacres de civils innocents et l’utilisation de la famine comme arme de guerre par Israël.
Lula da Silva a insisté sur la nécessité d’adapter la gouvernance internationale à la nouvelle réalité multipolaire du XXIe siècle, soulignant le rôle que les BRICS peuvent jouer dans cette mise à jour.
Il a également défendu l’intégrité territoriale de l’Iran, quelques semaines après les frappes américaines sur ses installations nucléaires, et a rappelé l’échec des guerres menées par les États-Unis au Moyen-Orient.
L’évolution du groupe BRICS
Le groupe BRICS a débuté en 2009 avec le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. Depuis, il s’est élargi avec l’adhésion de l’Égypte, de l’Éthiopie, de l’Indonésie, de l’Iran, de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis l’année dernière.
Cette session est la première à accueillir la participation de l’Indonésie en tant que membre officiel, tandis que plus de 30 pays ont manifesté un intérêt pour une adhésion complète ou un partenariat avec le groupe.
Selon le Fonds monétaire international, le produit intérieur brut nominal combiné des cinq membres originaux dépasse 28 000 milliards de dollars, comparé aux 51 000 milliards de dollars des membres du G7.
Avec son expansion, le BRICS gagne en poids diplomatique, visant à représenter les États en développement du Sud global et à renforcer les appels à la réforme d’institutions internationales comme le Conseil de sécurité de l’ONU et le FMI.
Actuellement, le BRICS représente 45 % de la population mondiale. L’idée de créer ce groupe avait été proposée il y a plus de vingt ans par la banque Goldman Sachs, qui soulignait à l’époque l’influence économique croissante de la Chine et d’autres marchés émergents.