En plein débat budgétaire, Amélie de Montchalin a réaffirmé que le déficit serait autour de 5 % du PIB en 2026 et que l’objectif gouvernemental reste 4,7 %. Elle a aussi averti que les efforts non réalisés en 2026 devront être réalisés en 2027, 2028 ou 2029 et que l’endettement entraîne des charges d’intérêt importantes, estimées à 74 milliards d’euros en 2026.
«On est aux alentours de 5 % du PIB alors qu’on devrait être sous les 5 %. Notre objectif reste 4,7 %. Ce n’est pas un fétichisme ! Tous les efforts qu’on ne fera pas en 2026, il faudra les réaliser en 2027, 2028 ou 2029. Il faut arrêter d’augmenter la dette, et ce au plus vite, car elle génère des charges d’intérêt, à hauteur de 74 milliards d’euros en 2026. Je le dis aux députés : le déficit ne va pas disparaître par magie»
a déclaré la ministre des Comptes publics dans cet entretien.
Déficit autour de 5 % en 2026 et objectif 4,7 %
Le gouvernement vise à ramener le déficit public à 4,7 % du PIB, contre 5,4 % prévus en 2025. Le volet sécurité sociale est aussi scruté: selon le ministre du Travail Jean-Pierre Farandou, le déficit de la Sécurité sociale serait supérieur à 24 milliards d’euros, une estimation partagée par les services de l’Assemblée et du Sénat.
« Il est impossible d’imaginer » qu’il soit « au-dessus des 20 milliards d’euros », a prévenu Amélie de Montchalin, estimant notamment « difficile d’imaginer qu’on puisse dégeler toutes les retraites et toutes les prestations sociales ».
L’Assemblée nationale a supprimé mercredi en première lecture, à une large majorité, l’article qui prévoyait le gel des pensions de retraite et des prestations sociales, habituellement indexées sur l’inflation, une mesure qui représentait 3,6 milliards d’euros d’économies. Fin octobre, le Premier ministre Sébastien Lecornu s’était dit « favorable à regarder » des amendements venant « dégeler les pensions de retraite » de notre pays « et des minimas sociaux ».

Mais Amélie de Montchalin s’est déjà prononcée mercredi contre une suppression de l’ensemble de la mesure, évoquant par exemple un maintien du « gel des allocations familiales pour les foyers les plus aisés ». Globalement, « en dehors des amendements contraires aux droits européen et international », la copie sur le budget « va dans la bonne voie sur certains sujets » mais doit être « encore équilibrée ».
Malgré des délais très serrés, l’Assemblée siège ce week-end et le budget de l’État risque d’être transmis au Sénat sans vote sur l’ensemble du texte, faute de temps. Interrogée sur une éventuelle stratégie délibérée du gouvernement de retarder les débats, la ministre a fustigé des « intox lancées par certains de nos opposants », avec « une dose de complotisme ». « Il n’y a pas d’entourloupe ! », a-t-elle affirmé, assurant qu’« aucune ordonnance n’est en cours d’écriture à Bercy » et espérant un compromis.