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La direction d’Altice France a retrouvé un certain répit. Ce lundi après-midi, le tribunal des activités économiques de Paris a validé le plan de sauvegarde accélérée de la maison mère de l’opérateur SFR. Cette décision intervient malgré les recommandations du ministère public qui, à la demande des syndicats, souhaitait l’exclusion de trois filiales du groupe de Patrick Drahi, dont SFR. Un revers qui aurait pu compromettre l’accord de restructuration de la dette d’Altice France, annoncé en février.
Réduction de la dette d’Altice France
Après plusieurs mois de négociations difficiles avec ses créanciers, notamment les fonds américains BlackRock, Pimco et Fidelity, Patrick Drahi a réussi à réduire la dette du groupe de 24 milliards d’euros à 15,5 milliards d’euros, tout en conservant une participation majoritaire de 55 %. Pour formaliser cet accord, un plan de sauvegarde accélérée a été annoncé en mai.
Une décision contestée par les syndicats
Le 22 juillet, lors d’une audience, le procureur avait suggéré d’exclure SFR du plan, risquant ainsi de compromettre l’accord. Renaud Kayanakis, spécialiste des télécoms au sein du cabinet Sia Partners, a souligné que retirer SFR de l’équation aurait annulé l’intérêt financier pour les créanciers, redéfinissant ainsi complètement les enjeux fiscaux.
Des craintes pour l’avenir des employés
Les syndicats de l’opérateur, qui avaient plaidé pour l’exclusion de SFR, ont réagi avec inquiétude à cette décision. Olivier Lelong, délégué syndical central CFDT, a déclaré que le tribunal n’avait pas pris en compte l’avenir de l’entreprise. Il craint que cette situation n’ouvre la voie à une vente par morceaux, entraînant d’importantes suppressions de postes.
Aucun des opérateurs intéressés par l’acquisition d’une partie de SFR ne semble avoir besoin de conserver les effectifs actuels, qui comptent 6 600 salariés, sans oublier plus de 2 000 travailleurs dans les boutiques. Lelong prévoit que même si 30 % des salariés étaient repris, cela constituerait déjà un résultat notable.
Perspectives de vente et candidats potentiels
Depuis l’accord entre Patrick Drahi et ses créanciers, des discussions se déroulent en arrière-plan pour trouver un acquéreur. Bien qu’Altice France affirme qu’aucun processus de vente n’est en cours, des informations sur SFR ont été communiquées à des acquéreurs potentiels, tant français (Bouygues Télécom, Free ou Orange) qu’étrangers (Etisalat et Saudi Telecom Company).
Orange pourrait être exclu en raison de sa taille, avec une demande de rachat probablement refusée par l’Autorité de la concurrence. Bouygues Télécom et Free, quant à eux, semblent se préparer à une concurrence pour racheter une part de SFR.