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Le CAC40 termine la séance en légère baisse, reflétant une prudence généralisée sur les marchés financiers mondiaux. Wall Street, après un départ positif, marque une pause tandis que les taux d’intérêt américains atteignent des sommets inédits depuis plus d’une décennie.
Évolution des marchés européens et américains
La Bourse de Paris affiche un recul d’environ 0,7 %, le CAC40 oscillant entre 7 820 et 7 825 points en fin de journée. Cette tendance est accompagnée par une incertitude palpable à Wall Street, où les indices américains se replient après une ouverture en hausse. Le S&P 500 et le Dow Jones perdent respectivement entre 0,2 % et 0,3 %, tandis que le Nasdaq limite sa baisse entre 0,3 % et 0,4 %.
Sur le Vieux Continent, la consolidation reste modérée : Francfort recule de 0,4 %, Londres de 0,3 %, et l’Euro Stoxx 50 perd 0,3 % pour s’établir autour de 5 400 points, testant à nouveau une zone de support délicate. Le secteur du luxe pèse lourdement sur ces indices, avec des baisses marquées de 3,5 % pour Kering, 3,1 % pour L’Oréal et 2,6 % pour LVMH. En revanche, Bouygues tire son épingle du jeu avec une progression de 2,5 %, devant Carrefour et Crédit Agricole qui gagnent chacun 1,5 %.
Climat économique et perspectives des marchés
Le sentiment des investisseurs reste dominé par la peur de rater une opportunité de hausse (« Fear of Missing Out » ou FOMO), qui l’emporte pour l’instant sur les inquiétudes liées à la conjoncture économique mondiale. Les analystes de Goldman Sachs ont ainsi revu à la baisse la probabilité d’une récession aux États-Unis dans les douze prochains mois, la faisant passer de 45 % à 35 %. Toutefois, ils soulignent que plusieurs risques subsistent.
L’économie américaine fait preuve d’une résilience inattendue, notamment avec des créations d’emplois supérieures aux attentes et une inflation maîtrisée grâce à la baisse des cours du pétrole. Néanmoins, la persistance de droits de douane élevés pourrait favoriser une stagflation, un scénario redouté par Jerome Powell, président de la Fed. Selon Dilin Wu, stratège chez Pepperstone, cette combinaison de croissance ralentie et d’inflation persistante limiterait la marge de manœuvre de la Fed pour assouplir sa politique monétaire en cas de ralentissement économique.
Inflation en Europe et marché obligataire
En Europe, les statistiques montrent un ralentissement de l’inflation en Allemagne pour le mois d’avril. Selon Destatis, l’indice des prix à la consommation a diminué à 2,1 % en rythme annuel, contre 2,2 % en mars. Cette baisse est principalement due à la chute des coûts de l’énergie, qui compense largement la hausse des prix alimentaires.
Malgré cet apaisement, les marchés obligataires européens et américains restent sous pression. La dette américaine a augmenté de plus de 890 milliards d’euros depuis octobre 2024 et de près de 1 780 milliards d’euros sur les douze derniers mois, un rythme comparable à celui de la crise du Covid-19.
Les rendements obligataires américains s’envolent, avec le 30 ans atteignant environ 4,95 %, un record en 14 ans, le 10 ans franchissant les 4,50 % et le 2 ans se maintenant au-dessus de 4,00 %. En Europe, le Bund allemand se dégrade autour de 2,68 %, les Obligations Assimilables du Trésor (OAT) françaises gagnent 1,5 point à 3,36 %, tandis que les BTP italiens se détendent légèrement à 3,69 %.
Autres indicateurs financiers et actualités des entreprises françaises
Le baril de Brent recule de 0,4 % à Londres, s’établissant à environ 62 euros, tandis que l’euro s’apprécie de 0,3 % face au dollar américain, à 1,121 $. Le métal précieux subit une forte correction, chutant de 2 % sous le seuil des 3 220 dollars l’once, tombant à environ 3 183 dollars, ce qui pourrait marquer le début d’une phase baissière plus marquée.
Dans les résultats des entreprises françaises, Alstom connaît un net recul en Bourse (-17 %, à 19 euros) malgré un bénéfice net part du groupe de 149 millions d’euros pour l’exercice 2024-2025, contre une perte de 309 millions l’année précédente. Son résultat d’exploitation ajusté a progressé de 18 % à près de 1,18 milliard d’euros, avec une marge de 6,4 %.
Bouygues publie un résultat net part du groupe à -156 millions d’euros au premier trimestre 2025, soit une amélioration de 23 millions par rapport à l’année précédente, hors contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises en France.
Unibail-Rodamco-Westfield progresse de 2 % en Bourse après avoir présenté un nouveau plan stratégique triennal incluant une distribution cumulée aux actionnaires de plus de 3,1 milliards d’euros. Enfin, Eurazeo annonce la finalisation de la cession d’Albingia, acteur majeur français de l’assurance des risques d’entreprises, à un consortium dirigé par La Financière de Blacailloux, holding de la famille Chamoin.