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Économie en crise : l’Égypte consulte d’anciens conseillers

by Sara
Égypte

Économie en crise : l’Égypte consulte d’anciens conseillers

Le Caire – La semaine prochaine, l’Égypte tiendra ses premières réunions des comités consultatifs formés par le secteur privé pour assister le gouvernement, en présence des ministres concernés.

Le Premier ministre Mustafa Madbouli a souligné lors d’une rencontre avec les membres des six comités consultatifs récemment formés, que leur rôle est de « réaliser les objectifs et que le rôle du gouvernement sera de les aider à y parvenir ».

Dans une déclaration publiée sur la page officielle du Conseil sur Facebook, il a ajouté : « Notre objectif en formant ces comités consultatifs spécialisés est d’ouvrir des canaux de communication permanents avec le secteur privé et de bénéficier de leurs visions et propositions concernant divers dossiers économiques ».

Réactions à la formation des comités

Les estimations des politiciens et économistes concernant l’annonce de la formation des comités varient, surtout qu’ils incluent des personnalités éminentes du régime de l’ancien président Hosni Moubarak, coïncidant avec l’anniversaire de la révolution contre lui en ce mois de janvier 2011.

Le décret de formation des comités prévoit de fournir des conseils dans des domaines tels que l’économie, le développement des exportations, le tourisme et l’urbanisme, afin de présenter des recommandations au gouvernement concernant les affaires du secteur privé.

Parmi les personnalités notables dans les comités figurent des hommes d’affaires et des politiciens de l’ère Moubarak, tels que Hicham Talaat Mostafa, Ali El-Din Helal et Abdel Moneim Said.

Des questions sur l’efficacité des comités

Des observateurs s’interrogent sur la pertinence de former de nouveaux comités dans des domaines où des organismes existants disposent déjà de pouvoirs et de ressources suffisants. Ils s’inquiètent de savoir si l’objectif est réellement consultatif ou s’il s’agit d’un doublon de rôles, ce qui pourrait entraîner des conflits de politique et un gaspillage des ressources.

Il existe des expériences antérieures de comités formés pour aider le gouvernement qui ont ensuite disparu sans laisser de trace, comme le comité national de prévention de la corruption. D’autres comités ont été constitués pour développer l’éducation et la santé, mais leurs activités ne sont souvent qu’évoquées dans des déclarations gouvernementales sporadiques.

Réactions des experts

Le spécialiste économique égyptien Hani Abou El-Fotouh a déclaré que la formation de ces comités était positive, car elle reconnaît la nécessité de changer certaines politiques actuelles, surtout en ayant recours à ces experts. Il a ajouté que leur appartenance au régime précédent ne devrait pas justifier leur exclusion, d’autant plus que ceux choisis n’ont pas été impliqués dans des affaires de corruption.

Il souligne également que « le régime précédent, malgré les désaccords, comprenait des personnalités possédant des compétences économiques qui peuvent être consultées pour tirer parti de leur expérience ».

Critiques sur la continuité des politiques

L’analyste politique Aamar Ali Hassan a affirmé que cette initiative ne représente qu’une continuité de la politique du régime de Moubarak, en remplaçant simplement certaines parties bénéficiaires par de nouvelles sans changement substantiel des politiques elles-mêmes. Selon lui, la véritable réforme économique nécessite des changements politiques qui incluent la liberté, une représentation authentique du peuple, et la séparation des pouvoirs.

Il a également exprimé des doutes quant à l’impact de ces comités, affirmant que la décision de leur formation émane d’un Premier ministre qui ne semble pas avoir le poids nécessaire dans la prise de décision, malgré les larges pouvoirs que lui confère la constitution.

Une illusion de changement

Pour sa part, le politicien égyptien Hicham Kassem a noté que « la plupart des décisions prises par le régime actuel, y compris la formation de ces comités, visent seulement à donner une illusion d’amélioration imminente de la situation, alors que la crise est essentiellement politique ».

Kassem a souligné que la nature actuelle du régime vide ces comités de tout contenu réel, car la prise de décision demeure étroitement contrôlée par un cercle restreint autour du président Abdel Fattah El-Sissi. Cela rendra le travail de ces comités essentiellement symbolique.

Personnalités clés à l’intérieur des comités

Le businessman égyptien Hicham Talaat Mostafa a été vu lors d’une réunion avec le Premier ministre égyptien, illustrant la connexion entre les nouveaux comités et les anciens régimes.

Rassemblement de dirigeants économiques

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