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Hausse spectaculaire de la consommation d’énergie dans les datacenters français et mondiaux

by Sara
Hausse spectaculaire de la consommation d'énergie dans les datacenters français et mondiaux
France, Monde

La consommation d’énergie des datacenters connaît une hausse spectaculaire, entraînée par l’essor des GPU et l’augmentation des performances des CPU. Cette évolution crée des défis notables en matière d’alimentation et de maintenance pour les entreprises.

Une demande énergétique en forte croissance

Alors que les hyperscalers tels qu’AWS et Google cherchent à accéder à des ressources électriques toujours plus importantes, allant jusqu’à envisager la construction de mini-centrales nucléaires à proximité de leurs infrastructures, les grandes entreprises, notamment celles du Fortune 500, doivent relever un défi différent : la gestion de la puissance à l’échelle de leurs datacenters.

Selon les dernières analyses du cabinet Dell’Oro Group, la consommation énergétique par rack, qui se situait en moyenne à 150 kW il y a quelques années, peut désormais atteindre jusqu’à 1 mégawatt dans certains environnements fortement équipés en GPU. Cette augmentation est attribuée à trois principaux facteurs :

  • La consommation accrue des CPU, qui atteint environ 500 watts.
  • L’ajout massif de GPU dédiées aux traitements d’intelligence artificielle.
  • Une densification des équipements pour réduire la latence entre les composants.

L’essor des modules externes d’alimentation

« Les GPU doivent être alimentés en données de manière continue et doivent communiquer très rapidement entre eux. C’est ce besoin de proximité, plus encore que la puissance elle-même, qui redéfinit aujourd’hui les architectures des datacenters », explique Alex Cordovil, directeur de recherche sur les infrastructures physiques et le refroidissement liquide chez Dell’Oro Group.

Pour faire face à ces nouveaux défis, certaines entreprises explorent des solutions innovantes. Elles adoptent une architecture reposant sur des modules d’alimentation externes, appelés side-cars, qui sont installés à proximité des racks. Ces unités peuvent alimenter jusqu’à quatre racks, permettant ainsi de libérer de l’espace dans les baies pour une plus grande capacité de calcul tout en réduisant les distances entre les équipements pour minimiser la latence. Cependant, ces architectures ultra-denses demeurent largement expérimentales. « Nous entrons ici sur un terrain inconnu. Il n’existe pas de manuel pour gérer efficacement un rack consommant 1 MW. Cela demande une remise en question de nos pratiques et la création de nouvelles approches », avertit Alex Cordovil.

Pénurie de compétences techniques

Cette complexité technique est également exacerbée par une pénurie de compétences dans le domaine. De nombreux datacenters d’entreprise continuent d’utiliser des prises similaires à celles du secteur résidentiel, et historiquement, il n’était pas nécessaire d’avoir des techniciens certifiés en électricité. Aujourd’hui, la manipulation sécurisée de ces installations exige des compétences techniques spécifiques, révélant un déficit de main-d’œuvre qualifiée.

Les certifications informatiques de base, telles que CompTIA A+, ne suffisent plus face à la complexité croissante des centres de données. « Le manque de personnel qualifié était déjà un problème majeur. L’augmentation de la densité énergétique ne fait qu’aggraver cette situation », constate Alex Cordovil. Pour y remédier, il appelle à une montée en compétences des techniciens, à une simplification des infrastructures physiques par les fournisseurs et à l’adoption de systèmes plus intelligents et automatisés pour alléger la charge opérationnelle.

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