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Impact du cessez-le-feu à Gaza sur l’économie israélienne
Depuis l’entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu à Gaza entre la résistance palestinienne et l’occupation israélienne, des réactions ont émergé au sein des milieux économiques quant à ce qui pourrait sembler être un prélude à une stabilisation.
Coûts de la guerre sur l’économie israélienne
Les milieux économiques israéliens ont rapidement exposé le coût de la guerre et ses répercussions sur l’économie nationale ainsi que sur le déficit budgétaire. Selon le contrôleur général du ministère des Finances, Yachli Rotenberg, le ratio de la dette publique par rapport au produit intérieur brut a augmenté de 7,7 points pour atteindre 69 % l’année dernière, contre 61,3 % en 2023. Cela indique, selon lui, que les réussites économiques de la plupart de la dernière décennie, à l’exception des années 2020-2021 marquées par la pandémie de Covid-19, ont été anéanties par la guerre.
Perspectives de reprise
Face à ces statistiques officielles et cette image sombre de l’économie israélienne, les premières réactions du ministère des Finances et de la Banque d’Israël, ainsi que de la bourse de Tel Aviv, ont laissé entrevoir que la reprise limitée observée dans divers secteurs économiques durant les premiers jours de la trêve dépendra de la stabilité sécuritaire et du respect de l’accord de cessez-le-feu.
Des experts financiers estiment qu’un retour à la stabilité des conditions sécuritaires et une performance améliorée du marché pourraient inciter la Banque d’Israël à diminuer les taux d’intérêt, favorisant ainsi les investissements dans divers secteurs.
Fluctuations sur les marchés financiers
Selon l’économiste Nabil Armali, le cessez-le-feu a eu un effet initialement positif sur l’économie israélienne lors de la mise en œuvre de la première phase de l’accord d’échange. Toutefois, il n’a pas entraîné de changements significatifs dans les indicateurs économiques israéliens. Armali a précisé que les récents développements sécuritaires ont revitalisé l’indice de la bourse de Tel Aviv, et a ajouté que le maintien de la stabilité sécuritaire renforcerait la performance des marchés financiers et soutiendrait la vigueur du shekel face aux devises étrangères.
Impact sur le secteur aérien et touristique
Armali estime que ce climat de stabilité sécuritaire pourrait rapidement inciter les compagnies aériennes internationales à revenir en Israël, entraînant ainsi une baisse des coûts de voyage, qui avaient fortement augmenté ces derniers mois en raison de la domination du marché par des entreprises israéliennes comme El Al et Arkia. Cela pourrait aussi permettre une reprise directe du secteur touristique, qui a été complètement paralysé durant plusieurs mois en raison de la guerre et de ses diverses conséquences.
Prévisions économiques
Le correspondant économique du quotidien Yedioth Ahronoth, Gad Lior, indique que la réduction des taux d’intérêt en Israël et la reprise des transactions financières auront un impact à moyen terme. Il note également que la guerre ayant éclaté en octobre 2023 a contraint le gouvernement à emprunter massivement, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, pour financer le conflit.
Les dettes israéliennes ont considérablement augmenté, et la hausse des taux d’intérêt sur les prêts est également survenue en raison de la dégradation de la notation de crédit d’Israël par les agences de notation internationales au cours de l’année 2024. Ces facteurs devraient contribuer à un ralentissement de la croissance économique, même si la stabilité sécuritaire venait à s’installer.
Inflation et perspectives de croissance
La Banque d’Israël mise sur la stabilité des conditions sécuritaires et le maintien du cessez-le-feu pour revitaliser les secteurs économiques du pays. Son gouverneur, Amir Yaron, a évoqué la possibilité de réduire les taux d’intérêt une ou deux fois au second semestre de 2025, en fonction des prévisions d’inflation, qui devraient diminuer dans les mois à venir.
Actuellement, l’inflation se situe à 3,2 %, restant au-dessus de l’objectif visé de 1 à 3 %. La banque prévoit une augmentation de l’inflation dans la première moitié de l’année, en raison des hausses d’impôts et d’une reprise économique qui pourrait accélérer la demande, surtout sur le marché de l’emploi.
Yaron se montre optimiste pour le second semestre, avec des prévisions de stabilisation et de modération de l’inflation, ce qui pourrait permettre plusieurs réductions des taux d’intérêt. Il a déclaré : « Nous pensons qu’il y a des opportunités pour baisser les taux d’intérêt ».
Concernant la santé économique générale, il prévoit une croissance de l’économie israélienne de 4 % en 2025 et de 4,5 % en 2026, représentant une augmentation significative par rapport aux prévisions plus modestes de 0,6 % pour 2024, à condition qu’aucune escalade sécuritaire ou reprise des hostilités ne se produise.
Conclusion
Le gouverneur de la Banque d’Israël a indiqué que le cessez-le-feu en vigueur depuis le 7 octobre 2023 représente un tournant dont les effets seront durables. Il a ajouté que cette trêve ouvre la voie à des arrangements régionaux susceptibles de favoriser la reconstruction et la sécurité durable, contribuant ainsi à la croissance économique non seulement en Israël, mais aussi dans toute la région.