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Intelligence artificielle : Expérimentés ou débutants, qui perd son emploi en premier ?

by Sara
Intelligence artificielle : Expérimentés ou débutants, qui perd son emploi en premier ?
États-Unis

Le message d’Andy Jassy, directeur général d’Amazon, a éveillé les inquiétudes latentes chez de nombreux salariés à travers le monde. Il a clairement indiqué que son entreprise élargissait l’usage des technologies d’intelligence artificielle (IA) dans le but de réduire son effectif global dans les années à venir.

Cette annonce, couplée à la décision de Microsoft de licencier 9 000 employés, soit 4 % de ses effectifs totaux, n’a fait qu’accentuer ces craintes. Plusieurs sources attribuent ces licenciements à l’adoption accrue des solutions d’intelligence artificielle par l’entreprise.

Le débat a donc évolué : il ne s’agit plus de savoir si l’intelligence artificielle remplacera les travailleurs, mais plutôt qui sera concerné en premier. Les débutants manquant d’expérience, ou les employés expérimentés, moins enclins à maîtriser rapidement ces nouvelles technologies ?

Un débat intense entre partisans de chaque camp

Dans une récente interview accordée à Axios, Dario Amodei, directeur général d’Anthropic, créateur du modèle “Claude” et principal concurrent de ChatGPT, a précisé que l’intelligence artificielle remplace environ la moitié des débutants dans les métiers de bureau classiques.

Le recul des emplois pour les débutants sur le marché du travail semble conforter cette idée, même si aucune preuve définitive ne le confirme. Parallèlement, certains experts en IA estiment que les jeunes débutants présentent une meilleure capacité d’adaptation aux outils d’intelligence artificielle, renforçant ainsi leur position face à l’automatisation.

Brad Lightcap, directeur des opérations d’OpenAI, a déclaré lors d’un événement organisé par le New York Times que l’IA constitue un défi majeur pour une catégorie précise de travailleurs, qu’il décrit comme « plus stable et davantage habituée à une certaine routine dans leurs méthodes de travail ».

Assistant virtuel IA aidant un homme utilisant un ordinateur
Le débat sur le rôle de l’IA dans le marché du travail influence désormais de nombreuses entreprises.

Cette problématique est cruciale pour l’avenir de l’emploi et de l’éducation supérieure. Si les emplois débutants sont les plus impactés, il faudra repenser la formation universitaire pour élever le niveau de compétences des diplômés.

En revanche, si ce sont les postes occupés par des salariés expérimentés qui sont menacés, cela pourrait engendrer de vastes critiques à l’échelle mondiale, voire des troubles politiques et sociaux dans les zones concernées.

David Forlonger, vice-président de la recherche chez Gartner, a mis en garde contre les conséquences négatives liées à l’éviction des travailleurs expérimentés, soulignant la nécessité d’une intervention gouvernementale pour leur protection.

L’intelligence artificielle améliore les performances managériales

En 2023, l’Italie a interdit l’utilisation de ChatGPT après avoir constaté une forte dépendance des programmeurs à cet outil dans leur travail quotidien. Cette mesure a conduit plusieurs universités, dont celles de Californie, Irvine et Chapman, à étudier l’impact de cette décision par rapport aux autres pays.

La recherche n’a pas analysé directement l’effet de ChatGPT sur les taux de licenciement, mais a examiné son usage parmi des équipes de programmeurs d’expériences variées, notamment les débutants et les intermédiaires.

Les résultats montrent que les outils d’intelligence artificielle ont eu un effet plus positif sur les développeurs intermédiaires que sur les débutants. Ces derniers ont surtout bénéficié d’une accélération de leurs tâches, tandis que les développeurs expérimentés ont pu améliorer la collaboration au sein de leur équipe, notamment dans des contextes multilingues.

Homme d'affaires utilisant l'intelligence artificielle pour améliorer les performances
L’IA a davantage profité aux développeurs expérimentés et à leurs équipes qu’aux débutants.

Robert Blotkin, associé dans un cabinet d’avocats spécialisé en propriété intellectuelle, a expliqué au New York Times que l’IA n’a pas modifié la demande de personnel peu qualifié comme les assistants juridiques. Par contre, elle a eu un impact sur les avocats en charge de la rédaction de contrats, certains avec plusieurs années d’expérience.

Il décrit comment il utilisait auparavant son temps à relire et corriger les documents élaborés par ces avocats avant leur transmission aux clients. Désormais, il s’appuie sur une intelligence artificielle capable de rédiger des contrats plus efficacement.

Cette logique rejoint celle de Microsoft, qui, lors de ses récents licenciements massifs, a supprimé de nombreux postes de managers intermédiaires et d’ingénieurs logiciels expérimentés.

David Forlonger justifie cette stratégie en soulignant que toutes les tâches impliquant la gestion de données, de courriels ou de documents sont désormais mieux accomplies par l’intelligence artificielle, laissant ainsi plus de temps aux managers pour former et encadrer leurs équipes.

Valoriser l’expérience même limitée

Harper Reed, directeur général de la société 2389 Research, qui développe des agents d’IA autonomes pour assister les entreprises, soutient que la meilleure façon de réduire les coûts n’est pas de licencier les employés aux bas salaires, mais de les transformer en ressources à fort rendement.

Malgré son apparente distance avec l’intelligence artificielle, cette approche est étayée par une étude menée par Microsoft en collaboration avec trois universités. Elle montre que les assistants d’IA en programmation augmentent davantage la productivité des développeurs débutants que celle des experts.

Par conséquent, Harper Reed estime qu’il est financièrement plus avantageux d’embaucher des programmeurs peu expérimentés et de les former à l’utilisation des assistants IA plutôt que de recruter des développeurs très expérimentés.

Enfin, l’article fait référence à la récente vague de licenciements chez Microsoft, Google et d’autres entreprises d’IA. Selon une analyse de Jill Luria, analyste boursière couvrant Microsoft pour la banque d’investissement D.A. Davidson, ces entreprises cherchaient à améliorer leurs résultats financiers. Il était donc rationnel de remplacer certains salariés bien rémunérés par des solutions d’intelligence artificielle, en parallèle de leurs importants investissements dans ce domaine.

source:https://www.aljazeera.net/tech/2025/7/9/%d9%85%d9%86-%d9%8a%d8%ae%d8%b3%d8%b1-%d9%88%d8%b8%d9%8a%d9%81%d8%aa%d9%87-%d9%84%d9%84%d8%b0%d9%83%d8%a7%d8%a1-%d8%a7%d9%84%d8%a7%d8%b5%d8%b7%d9%86%d8%a7%d8%b9%d9%8a-%d8%a3%d9%88%d9%84%d8%a7

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