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Le gouvernement a annoncé un assouplissement des règles concernant le diagnostic de performance énergétique (DPE). Cette modification va permettre à 850 000 logements classés « F » et « G », les moins performants, de ne plus être considérés comme des passoires thermiques. Ainsi, les propriétaires de ces logements pourront les louer sans être contraints d’effectuer des travaux d’amélioration. Cette décision a des conséquences néfastes pour certains locataires, qui peinent à régler leurs factures d’énergie.
Un logement à Galgon touché par la précarité énergétique
À Galgon, en Gironde, Corinne attend un diagnostiqueur. Son logement, avec un DPE classé « G », est désigné comme une passoire thermique. Le diagnostiqueur note un passage sous le seuil de sa porte, laissant entrer l’air froid. Corinne témoigne : « Il y a de l’air, il y a des limaces grises la nuit qui se retrouvent dans la salle de bains, dans la cuisine ».
Un budget insuffisant pour vivre dignement
Séparée, Corinne a dû prendre ce logement en urgence. Chaque mois, presque l’intégralité de son salaire de 2 300 euros part dans les factures d’énergie, ne lui laissant que 300 euros pour vivre. Elle confie : « Il arrive un moment où je ne peux plus payer. Mon salaire s’en va entre le loyer et l’électricité ». Malgré la loi qui considère ces logements indécents depuis janvier, de nombreux propriétaires ne réalisent pas les travaux nécessaires.
Une aide précieuse face à la précarité
Aurélien Calmels, coordinateur de Slime 33, s’inquiète : « Je ne comprends pas comment, à l’heure actuelle, on peut continuer à proposer des logements comme celui-ci ». Corinne souffre de la froideur de son logement, où la température ne dépasse pas 16 degrés, même en été. Elle explique : « Ce n’est pas agréable. Des fois, on n’a pas le moral. Je m’en vais toute une journée, je ne travaille pas, mais je m’en vais toute une journée pour récupérer de la chaleur ».
L’importance de l’accompagnement juridique
Olivier Coste, un travailleur social, effectue quelques travaux d’isolation dans l’espoir que le propriétaire s’engage également. Malheureusement, de tels cas sont fréquents. Olivier souligne que certains propriétaires occupants n’ont pas les moyens de financer les travaux nécessaires, même si des aides existent. Actuellement, le propriétaire de Corinne a refusé d’effectuer les travaux.
Pour l’aider, Corinne bénéficie de l’assistance d’un conseiller juridique. David Coutreau, conseiller ADIL 33, explique : « On rappelle la loi à toutes les parties, que ce soit aux locataires ou aux propriétaires. Si des recours sont engagés, nous pouvons accompagner les démarches gratuitement, dans le cadre d’un dispositif financé par le département ». Ce dispositif vise à soutenir chaque année un millier de ménages en grande précarité énergétique en Gironde.