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Malgré la politique tarifaire agressive du président républicain Donald Trump visant à réduire les importations, le déficit commercial des États-Unis a atteint un nouveau record en mars, selon les données publiées le 6 mai par le ministère américain du Commerce.
Un déficit commercial inédit en mars
Le déficit commercial américain, qui mesure la différence entre les importations et les exportations, s’est creusé de 14 % en un mois pour s’établir à 124 milliards d’euros (140,5 milliards de dollars). Ce niveau dépasse même les prévisions des analystes, qui tablaient sur un déficit d’environ 121 milliards d’euros (137 milliards de dollars), selon MarketWatch. Ce nouveau record dépasse le précédent établi en janvier 2025.
Les importations de biens ont atteint un volume élevé, à 342 milliards d’euros (387 milliards de dollars), suggérant que les entreprises américaines ont renforcé leurs stocks afin d’anticiper les nouvelles taxes douanières annoncées par l’administration Trump. En particulier, les importations de préparations pharmaceutiques ont augmenté de 17,7 milliards d’euros (+ 20 milliards de dollars) en un mois.
Un travailleur transportant des colis destinés à l’exportation, dans la ville chinoise de Yiwu, le 39 avril 2025. (Kevin Frayer/Getty Images. AFP)
La politique protectionniste face à une réalité contraire
Donald Trump avait annoncé l’instauration de droits de douane « réciproques » le 2 avril lors du « Liberation Day ». Ces surtaxes sur les produits importés aux États-Unis ont largement dépassé les anticipations, provoquant des tensions dans les échanges commerciaux. Par la suite, le président américain a partiellement reculé en appliquant un taux mondial uniforme de 10 %, à l’exception de la Chine, où les taxes restent élevées, à 145 % sur de nombreux produits.
Selon les économistes de Wells Fargo, « les entreprises ont acheté à l’avance des équipements nécessaires à leur activité et les distributeurs ont rempli leurs entrepôts de biens grand public ». Pour l’avenir, Carl Weinberg, chef économiste chez HFE, prévoit un creux des importations américaines, estimant que « les transactions qui auraient normalement eu lieu au deuxième trimestre ou plus tard ont déjà été réalisées ».
Impacts économiques et perspectives
Avec la mise en vigueur des droits de douane, Daniel Vielhaber, économiste chez Nationwide, anticipe « une remontée de l’inflation » qui pourrait freiner la consommation et la croissance économique déjà en ralentissement aux États-Unis.
Cette augmentation des importations a déjà influencé la première estimation du produit intérieur brut (PIB) du premier trimestre 2025, publiée la semaine dernière, qui affiche un recul de 0,3 % en rythme annualisé, contre une croissance de 2,4 % lors du trimestre précédent.
La stratégie de Donald Trump
Donald Trump justifie ses mesures protectionnistes par le creusement du déficit commercial américain et la volonté de revitaliser l’industrie nationale. Selon sa théorie, en augmentant les droits de douane sur les produits importés, les entreprises étrangères seraient incitées à s’implanter aux États-Unis, ce qui stimulerait la création d’emplois et la richesse sur le territoire national.