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Relations préoccupantes entre l’industrie des armes et le gouvernement britannique

by Sara
Relations préoccupantes entre l'industrie des armes et le gouvernement britannique

Relations préoccupantes entre l’industrie des armes et le gouvernement britannique

Les entreprises britanniques de fabrication d’armes exercent une influence et un pouvoir considérables sur la décision politique. C’est ce que révèle un rapport exhaustif réalisé par les organisations « Campagne contre le commerce des armes » et « Paix mondiale », qui analyse la relation jugée délicate entre l’industrie de l’armement et les instances politiques britanniques.

Avec le temps, cette relation a évolué, comme l’indique le titre du rapport, « du porte-à-porte au portail ouvert », soulignant la capacité de ces entreprises à accéder continuellement aux plus hauts responsables du gouvernement britannique.

L’intérêt pour cette relation est devenu plus prononcé après que le gouvernement a rejeté de nombreuses pressions juridiques, politiques et en matière de droits de l’homme pour mettre un terme aux ventes d’armes destinées à Entité sioniste. Cela démontre l’existence d’un puissant lobby qui influence les décisions politiques au détriment de l’intérêt public, principalement au profit de la société « BAE Systems », la plus grande entreprise de fabrication d’armes au Royaume-Uni.

Industrie des armes

Mécanismes préoccupants

Le rapport souligne qu’environ 40 % des hauts responsables du ministère de la Défense britannique passent à l’industrie des armes après avoir quitté le service public. Nombre d’entre eux ont occupé des postes liés aux contrats dans le ministère, ce qui alimente des inquiétudes concernant des conflits d’intérêts.

Cette situation est qualifiée de « porte tournante », où les responsables quittent le gouvernement pour revenir ensuite en tant que représentants d’entreprises d’armement, facilitant ainsi un mouvement non contrôlé entre l’État et l’industrie. Cela permet aux entreprises d’influencer les décisions politiques, même après le départ des responsables du secteur public.

Une des conclusions majeures du rapport est le niveau sans précédent d’accès à la prise de décision politique dont bénéficie l’industrie de l’armement. Sur une période de dix ans, de 2009 à 2019, les ministres et hauts fonctionnaires civils ont rencontré les représentants de l’industrie armement en moyenne 1,64 fois par jour.

Ce niveau de communication n’a pas d’égal dans d’autres secteurs, et BAE Systems se distingue comme la société ayant le plus de réunions avec les responsables gouvernementaux, y compris les Premiers ministres. Elle tire d’importants bénéfices de cette relation étroite, avec environ 90 % de ses revenus provenant de contrats non concurrentiels avec le ministère de la Défense.

Une situation d’impunité

Les comités de la défense et des comptes publics du parlement britannique qualifient cette structure contractuelle d' »effondrée », car elle permet à BAE Systems de maintenir des marges bénéficiaires élevées malgré les retards fréquents et les dépassements de coûts dans les projets.

Un des aspects les plus inquiétants du rapport est la manière dont l’industrie de l’armement s’est enracinée dans les organismes gouvernementaux chargés de décisions clés sur les contrats d’armement. En participant à des groupes consultatifs conjoints entre le gouvernement et l’industrie, elle peut influencer l’élaboration des politiques de défense au détriment des considérations éthiques.

Le rapport révèle également l’échec des gouvernements successifs à réformer le système de passation des marchés au ministère de la Défense, ce qui a conduit à attribuer des contrats à des entreprises comme BAE Systems, Rolls-Royce et Babcock, malgré des coûts plus élevés par rapport à d’autres sociétés d’armement. Pendant ce temps, l’armée britannique reste « mal équipée et manque de ressources », selon des responsables militaires.

Des profits en hausse malgré les échecs

Malgré ces échecs, BAE Systems continue de réaliser d’importants bénéfices, affichant des revenus d’environ 23 milliards de livres sterling en 2022, en hausse par rapport aux 21,4 milliards de l’année précédente, faisant d’elle la principale bénéficiaire de ce système « effondré ». Le rapport souligne que cette société est presque devenue une extension privée du gouvernement, brouillant davantage les frontières entre le service public et les bénéfices commerciaux.

En plus des contrats intérieurs, le rapport met en lumière les efforts du gouvernement britannique pour promouvoir les exportations d’armements à travers une agence de exportation dédiée au sein du ministère des affaires et du commerce, soutenue par les entreprises d’armement pour sécuriser des contrats à l’étranger. Cela renforce encore l’influence de l’industrie au sein de la structure gouvernementale.

Une intégration inquiétante avec l’État

Le rapport conclut que BAE Systems a pratiquement atteint une intégration efficace avec l’État, bénéficiant d’un système de contrats non surveillé et d’un accès sans précédent aux instances gouvernementales. Avec une grande partie de ses activités liées au ministère de la Défense, l’absence de concurrence dans l’attribution des contrats permet à l’entreprise de maintenir sa domination.

Le rapport attire également l’attention sur le rôle des exportations d’armements dans l’aggravation des conflits mondiaux. Le Royaume-Uni continue de vendre des armes à des pays impliqués dans des guerres et des violations des droits de l’homme, y compris Entité sioniste, qui mène des actions agressives contre la bande de Gaza.

Ces ventes sont souvent justifiées par le gouvernement pour des raisons économiques, bien qu’elles contribuent directement à la destruction de la vie des civils dans les zones de conflit. Le rapport indique que ses conclusions constituent un « rappel douloureux » des dangers inhérents à la relation étroite entre l’industrie de l’armement et le gouvernement. Il appelle à des réformes urgentes pour mettre fin à ce lien étroit et garantir que l’intérêt général, l’éthique et la transparence soient au cœur du processus décisionnel britannique.

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