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OpenAI a dévoilé fin avril Shopping GPT, une nouvelle fonctionnalité de son intelligence artificielle permettant aux utilisateurs d’effectuer des recherches d’achats et de recevoir des propositions personnalisées. Ce lancement marque une offensive directe contre Google Search dans le domaine du e-commerce. Mais la firme californienne dispose-t-elle des ressources nécessaires pour rivaliser avec le géant du secteur ?
Une percée majeure dans le commerce en ligne
Shopping GPT, intégré au chatbot d’OpenAI, a été lancé le 28 avril et déployé à l’échelle mondiale dans la semaine qui a suivi. Avec 500 millions d’utilisateurs hebdomadaires, l’outil vise à révolutionner le secteur du e-commerce en offrant une alternative aux moteurs de recherche traditionnels comme Google.
Accessible à tous, abonnés payants ou gratuits, Shopping GPT permet à l’utilisateur de décrire son achat idéal. L’IA parcourt alors divers sites de vente en ligne pour proposer une sélection de produits. L’internaute peut acheter directement en cliquant sur un bouton « Buy » qui le redirige vers la plateforme du vendeur. Ce fonctionnement rappelle Google Shopping, mais OpenAI affirme que les résultats sont générés par un algorithme propre, avec une sélection indépendante ne comprenant pas de publicité.
Une rivalité assumée avec Google
Cette première version de Shopping GPT est un tremplin vers une expérience plus personnalisée. OpenAI ambitionne que ChatGPT utilise l’historique des conversations pour mieux cerner les préférences de chaque utilisateur et affiner ses recommandations. Toutefois, cette fonction ne sera pas disponible dans l’Union européenne, en raison des règles strictes sur la protection des données personnelles.
Actuellement, Shopping GPT couvre les secteurs de la mode, de la beauté, de la maison et de l’électronique, avec un élargissement prévu dans le futur. OpenAI met en avant la simplicité d’usage de son outil : « Au lieu de faire défiler des pages de résultats, vous pouvez engager une conversation naturelle, poser des questions, comparer des produits et vous concentrer sur l’essentiel. »
Malgré ces atouts, la question demeure : OpenAI peut-elle réellement concurrencer Google, leader incontesté sur le marché ? Google, qui a développé son propre système d’intelligence artificielle nommé Gemini, enrichit en parallèle son moteur de recherche avec des fonctionnalités d’IA pour améliorer la pertinence et la rapidité des réponses.
Une valorisation en pleine expansion
OpenAI, fondée en 2015, a connu une croissance fulgurante. Soutenue dès 2019 par un investissement initial d’un milliard de dollars de Microsoft, sa valorisation a grimpé à environ 86 milliards d’euros en août 2024, puis à 157 milliards d’euros en octobre, pour finalement doubler depuis. Cette progression remarquable atteste de la confiance du marché, bien qu’OpenAI ne soit pas cotée en Bourse.
En avril 2024, la start-up a réalisé une levée de fonds de 34 milliards d’euros, en partie auprès du fonds japonais SoftBank, réputé pour ses investissements dans la tech. Néanmoins, ce dernier a conditionné une partie de son apport à une transformation juridique d’OpenAI. En effet, la société est aujourd’hui une association à but non lucratif, une structure atypique pour une entreprise technologique, qui influe sur la gouvernance et les perspectives financières.
En mai, Sam Altman, PDG d’OpenAI, a confirmé son choix de maintenir ce statut à but non lucratif pour le contrôle stratégique, tout en explorant la possibilité de créer une société d’utilité publique avec une branche à but non lucratif détenant des actions.
Des résultats financiers encore en déficit
Malgré l’enthousiasme suscité par l’intelligence artificielle, OpenAI n’est pas encore rentable. En 2024, ses revenus ont atteint 3,4 milliards d’euros, tandis que ses pertes s’élevaient à environ 4,6 milliards d’euros, selon _The Information_. Pour pallier ces déficits, l’entreprise mise sur des abonnements premium à 18 euros et professionnels à 180 euros par mois. Sur ses 500 millions d’utilisateurs hebdomadaires, 20 millions ont opté pour un abonnement payant.
La possibilité d’introduire de la publicité dans les versions gratuites est également envisagée pour augmenter les revenus.
Un marché dominé par Google
Shopping GPT pourrait contribuer à diversifier les sources de revenus d’OpenAI. Cependant, Google conserve une avance significative : en 2023, 8,5 milliards de recherches étaient effectuées chaque jour dans le monde, et le moteur de recherche est utilisé par près de 90 % des internautes à l’échelle mondiale.
Financièrement, Alphabet, la maison-mère de Google, reste une puissance colossale avec un chiffre d’affaires de 325 milliards d’euros en 2024, dont 183 milliards provenant de Google Search, générant un bénéfice net de 92 milliards d’euros. Sa capitalisation boursière avoisine les 1 830 milliards d’euros.
Une progression rapide face à la concurrence
Malgré ces écarts, ChatGPT avance à grande vitesse dans l’adoption et l’innovation. Il doit également composer avec de nouveaux concurrents comme le chinois DeepSeek, qui impressionne par ses performances prometteuses et un coût inférieur à celui des solutions américaines.