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Le PDG d’Aramco prévient que les attaques houthies entrainent un manque de pétroliers
Amin Nasser, le Président Directeur Général de la compagnie saoudienne Aramco, a déclaré que les marchés mondiaux du pétrole pourraient s’adapter aux perturbations à court terme dans la Mer Rouge, mais que la poursuite des attaques des Houthis contre les navires risquerait d’entrainer une pénurie de transporteurs en raison de l’allongement des trajets et des retards d’approvisionnement.
M. Nasser s’est exprimé auprès de Reuters, anticipant une diminution de l’offre sur le marché pétrolier suite à l’utilisation par les consommateurs de 400 millions de barils de leurs réserves au cours des deux dernières années. Cette situation rend la capacité de production excédentaire de l’OPEP une source principale pour les approvisionnements supplémentaires afin de répondre à une demande croissante.
Les attaques des Houthis ont forcé de nombreuses entreprises à détourner les routes maritimes autour de l’Afrique.
Les Houthis déclarent que leurs opérations sont menées en solidarité avec les Palestiniens pendant le conflit israélien en cours sur Gaza.
Pendant ce temps, le marché continue de surveiller la situation dans la Mer Rouge, alors que les investisseurs s’inquiètent des risques de perturbation des approvisionnements, malgré la redirection des pétroliers loin de ce passage maritime stratégique.
Les États-Unis ont procédé hier à de nouvelles frappes contre le groupe houthi après qu’un missile houthi ait pris pour cible un navire grec dans la Mer Rouge.
Certains navires porte-conteneurs ont temporairement suspendu leurs voyages ou ont dévié leurs routes loin de la Mer Rouge, qui conduit au Canal de Suez, la voie maritime la plus rapide entre l’Asie et l’Europe, où passe environ 12 % du trafic de fret mondial.
La grande compagnie pétrolière britannique Shell a suspendu ses expéditions via la Mer Rouge après le début des frappes américaines et britanniques, mais Chevron, le géant américain du pétrole, a maintenu ses itinéraires dans la Mer Rouge.
L’itinéraire alternatif autour de l’Afrique via le Cap de Bonne-Espérance ajoute de 10 à 14 jours au temps de voyage.
Shell suspend les expéditions à travers la Mer Rouge suite aux frappes américaines (Reuters)
Capacité excédentaire
Amin Nasser, le PDG d’Aramco, a mentionné que la compagnie pouvait éviter le détroit de Bab-el-Mandeb, à proximité du Yémen, grâce à un oléoduc qui relie ses installations pétrolières de l’Est à la côte Ouest, lui permettant ainsi d’atteindre rapidement le Canal de Suez.
Il a ajouté que certaines exportations de produits pétroliers pourraient devoir contourner l’Afrique et s’attend à ce que les Houthis ne ciblent plus les installations d’Aramco dans le contexte des discussions de paix entre l’Arabie saoudite et le Yémen.
M. Nasser prévoit que la demande de pétrole atteindra 104 millions de barils par jour en 2024, ce qui signifie une croissance d’environ 1,5 million de barils par jour après une augmentation de la demande de 2,6 millions de barils par jour en 2023.
Il affirme que la croissance de la demande et la baisse des stocks contribueront à réduire l’offre globale.
Le pétrole en baisse
Entre-temps, le marché du pétrole a connu une baisse ce mercredi suite à la publication des données de croissance économique en Chine (le deuxième consommateur mondial de pétrole brut) qui se sont avérées être légèrement en dessous des attentes, suscitant des inquiétudes quant à une éventuelle faible augmentation de la demande future. La force du dollar a également eu un impact sur l’appétit des investisseurs pour le risque.
Les contrats à terme du pétrole brut Brent ont chuté de 2% à 76,72 dollars le baril vers 10h20 GMT.
Les contrats à terme du pétrole brut West Texas Intermediate (WTI) ont baissé de 2,4% à 70,95 dollars le baril.
Brent a connu une légère hausse hier alors que le WTI a baissé avec un affaiblissement des fondamentaux aux États-Unis. Cependant, le conflit continu dans la Mer Rouge suscite de plus en plus d’inquiétudes, car il force les pétroliers à modifier leurs itinéraires pour éviter la région, entraînant des coûts supplémentaires et des délais de livraison prolongés.
L’économie chinoise a connu une croissance de 5,2 % sur une base annuelle au dernier trimestre de l’année dernière, chiffre qui était inférieur aux prévisions des analystes et qui a soulevé des questions sur les attentes selon lesquelles la demande chinoise stimulerait la croissance des prix du pétrole au niveau mondial cette année.