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Cancer colorectal précoce : Une toxine intestinale pourrait expliquer l’augmentation

by Sara
Cancer colorectal précoce : Une toxine intestinale pourrait expliquer l'augmentation
États-Unis, Royaume-Uni, Nouvelle-Zélande, Chili, Porto Rico

Une augmentation préoccupante des cas de cancer colorectal précoce touche de plus en plus les jeunes adultes à travers le monde. Des chercheurs suggèrent qu’une toxine intestinale produite par certaines bactéries pourrait être à l’origine de cette tendance alarmante.

Ventre

CLOSON/ISOPIX/SIPA

Une toxine intestinale liée aux mutations génétiques précoces

Des scientifiques de l’Université de Californie à San Diego ont mis en lumière le rôle potentiel d’une molécule nommée colibactine, produite par certaines souches d’Escherichia coli présentes naturellement dans l’intestin. Cette toxine, détectable dès l’enfance, pourrait induire des mutations génétiques progressives menant au développement d’un cancer colorectal.

Une analyse génomique portant sur 981 patients issus de 11 pays a révélé que chez les moins de 40 ans, les mutations associées à la colibactine sont 3,3 fois plus fréquentes que chez les personnes âgées de plus de 70 ans. Cette corrélation est particulièrement marquée dans les pays où le cancer colorectal précoce gagne en fréquence.

Les scientifiques décrivent ces modifications génétiques comme des « archives génomiques », témoignant de l’impact durable de cette toxine sur l’ADN intestinal.

Une augmentation rapide du cancer colorectal chez les jeunes à l’échelle mondiale

Les données sanitaires internationales indiquent une progression alarmante du cancer colorectal chez les moins de 50 ans dans 27 pays. Depuis deux décennies, le nombre de cas chez cette tranche d’âge double à chaque décennie.

Cette hausse est particulièrement notable en Nouvelle-Zélande, en Angleterre, au Chili et à Porto Rico. Si cette tendance se confirme, le cancer colorectal pourrait devenir la principale cause de mortalité par cancer chez les jeunes adultes d’ici 2030.

Fait troublant, beaucoup de jeunes patients ne présentent pas les facteurs de risque classiques tels que le tabac, l’alcool, l’obésité ou une alimentation ultra-transformée. Cependant, ils partagent tous des mutations caractéristiques attribuées à la colibactine.

Des souches bactériennes productrices de colibactine présentes chez les enfants

Aux États-Unis et au Royaume-Uni, environ 30 à 40 % des enfants pourraient héberger des souches d’E. coli capables de produire cette toxine. Dans 15 % des cas étudiés, la colibactine cible directement le gène APC, un acteur clé dans la survenue du cancer colorectal.

Ces mutations précoces pourraient initier un processus tumoral lent, bien avant l’apparition de signes cliniques détectables. Néanmoins, les chercheurs soulignent que le lien direct entre la colibactine et le cancer reste à confirmer par de nouvelles études approfondies.

Selon Ludmil Alexandrov, chercheur cité dans le quotidien britannique The Guardian, les mutations induites par la toxine pourraient favoriser la domination de certaines bactéries au sein du microbiote intestinal. « Ce type de guerre chimique microbienne est assez courant au cours de l’évolution : la production d’une toxine contribue à façonner la niche ou à supprimer les concurrents microbiens », explique-t-il.

source:https://www.linfo.re/magazine/sante-beaute/cancer-colorectal-precoce-une-toxine-intestinale-pointee-du-doigt

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