À l’origine, un groupe d’autodéfense de la communauté Zandé, les AAKG, s’est constitué pour lutter contre les milices armées en Centrafrique. Formés rapidement par les mercenaires russes de Wagner, ils ont été intégrés à l’armée mais rémunérés insuffisamment et envoyés en première ligne. Les miliciens se sont ensuite retournés contre les autorités, attaquant l’armée et, surtout, la communauté peule. Au total, ils sont responsables d’au moins 200 morts et de milliers de déplacés. L’International Crisis Group (ICG) a publié un rapport sur ces faits le 30 novembre.

Tout débute en 2023, lorsque l’armée centrafricaine et ses alliés russes poursuivent leur combat contre l’UPC, un groupe armé à dominante peule qui martyrise la population du Haut-Mbomou. Pour contrer cette menace, les autorités recourent à une milice locale de la communauté Zandé, dont environ 200 membres sont recrutés, armés puis formés en 45 jours et intégrés dans l’armée régulière sous commandement russe.
Malgré des premiers succès, les miliciens se retournent contre les autorités, les accusant de les envoyer au front sans promesse de paiement. Hors de contrôle, ils orientent leurs armes contre l’armée, leurs formateurs et les populations locales, en particulier la communauté peule. Au final, ces rebelles sont responsables d’au moins 200 morts, principalement des civils, mais aussi de pertes au sein des forces armées centrafricaines, des opérateurs russes et d’un Casque bleu de l’ONU.
Ils provoquent des milliers de déplacés, aggravant la crise humanitaire et mettant à rude épreuve la stabilité régionale. La milice agit également de l’autre côté de la frontière, au Soudan du Sud, alimentant de nouvelles tensions intercommunautaires.