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À Genève, la campagne pour les votations du 18 mai suscite une vive polémique autour de l’utilisation des armoiries de la commune de Cologny sur une affiche du Parti du Travail. La Commune accuse le parti de reproduire illégalement son écusson, exigeant son retrait immédiat, tandis que le PdT défend son visuel en invoquant la liberté d’expression.
Une interdiction exigée par la Commune de Cologny
La commune de Cologny, par l’intermédiaire de son avocat François Bellanger, a adressé une mise en demeure au Parti du Travail demandant la suppression immédiate de l’écusson stylisé de la commune figurant sur ses affiches de campagne contre l’initiative populaire «J’y vis, j’y paie».
Selon le courrier envoyé au parti, l’affiche représente une tête de pirate dont le fond intègre de manière stylisée les armoiries de Cologny. L’avocat met en avant des similitudes dans les codes couleurs ainsi qu’un phare stylisé rappelant la colonne d’argent, élément distinctif des armoiries officielles. Il dénonce une tentative manifeste de créer une confusion auprès du public.
Une image publique mise à mal
Cette polémique intervient également dans le contexte récent d’une manifestation, désormais interdite, surnommée la «colline aux pirates», lors du Festival du film et forum international sur les droits humains. L’affiche serait perçue comme présentant Cologny «comme un repaire de pirates», une représentation jugée extrêmement négative et susceptible de nuire à l’image de la commune.
L’avocat rappelle que la loi interdit l’usage d’armoiries publiques sur tout support lié à une opération électorale diffusée publiquement, renforçant ainsi la demande de retrait formulée envers le Parti du Travail.
Le Parti du Travail répond à l’accusation
Tobia Schnebli, président du Parti du Travail, rejette fermement l’accusation de piratage. Il affirme que le phare blanc figurant sur leur affiche se distingue nettement de la colonne d’argent des armoiries officielles de Cologny, réfutant toute confusion possible ou usage illégal.
Par ailleurs, Schnebli explique que la caricature de la politique fiscale suisse, genevoise et de certaines communes riches, qualifiée de «piraterie fiscale», vise à dénoncer des pratiques d’attraction de richesses accumulées ou pillées à travers le monde. Cette critique, selon lui, relève de la liberté d’expression garantie.
Pour apaiser les tensions et éviter des procédures judiciaires, le Parti du Travail propose de recouvrir l’écusson sur ses quelque 180 affiches par un bandeau indiquant «Censure souhaitée par la Commune de Cologny». La réaction de la Commune reste en attente.
Les enjeux des votations du 18 mai
Le scrutin à venir portera sur une initiative de l’UDC concernant la fiscalité communale. Celle-ci propose de ne prélever l’impôt communal qu’au lieu de domicile, et non plus en partie au lieu de travail comme c’est actuellement le cas. Cette proposition fait face à une opposition marquée de la gauche et des syndicats, qui rejettent aussi bien l’initiative que son contre-projet.