Home ActualitéCondamnation internationale du projet israélien de colonisation « E1 » en Cisjordanie

Condamnation internationale du projet israélien de colonisation « E1 » en Cisjordanie

by Sara
Israël, Palestine

Les Nations unies et plusieurs pays occidentaux ont vivement dénoncé la décision d’Israël d’approuver le projet dit « E1 », destiné à étendre des colonies à Jérusalem-Est occupée et à séparer géographiquement le nord de la Cisjordanie de son sud. Les critiques estiment que ce plan compromet gravement la viabilité d’un futur État palestinien contigu et constitue une violation du droit international et des résolutions onusiennes.

Contenu et portée du projet « E1 »

Le gouvernement israélien a validé, le 20 août 2025, un vaste plan de colonisation en Cisjordanie, présenté sous l’appellation « E1 ». Le projet prévoit la construction d’environ 3 400 logements destinés à étendre l’implantation de Ma’ale Adumim et à la connecter à Jérusalem.

Principaux éléments du plan :

  • Construction d’environ 3 400 unités résidentielles.
  • Extension de la colonie de Ma’ale Adumim et création d’un lien urbain avec Jérusalem.
  • Séparation effective du nord de la Cisjordanie du sud, compromettant la continuité territoriale palestinienne.

Position et condamnation de l’ONU

Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général des Nations unies, a qualifié cette décision d’illégale au regard du droit international et contraire aux résolutions de l’ONU, en exprimant une condamnation claire.

Il a rappelé que l’ONU s’oppose à toutes les activités de colonisation dans les territoires occupés et a précisé que, indépendamment des opinions, il existe un consensus sur le fait que la décision israélienne mine gravement la perspective d’une solution à deux États.

« Nous appelons le gouvernement israélien à cesser immédiatement toutes les activités de colonisation et à respecter pleinement ses obligations au titre du droit international », a-t-il ajouté.

Réactions des capitales occidentales

Plusieurs ministres des Affaires étrangères et gouvernements occidentaux ont fermement condamné le projet, estimant qu’il contrevient au droit international et menace la solution à deux États.

  • Italie : Le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a qualifié la décision d’inacceptable et contraire au droit international, avertissant qu’elle pourrait compromettre la solution à deux États.
  • Royaume-Uni : Le ministre des Affaires étrangères David Lammy a dénoncé le projet, affirmant que sa mise en œuvre constituerait une violation flagrante du droit international et appelant Israël à revenir sur sa décision.
  • Allemagne : Le ministère des Affaires étrangères a exprimé son rejet catégorique et demandé l’arrêt immédiat du programme « E1 », le jugeant illégal.
  • Pays-Bas : Le ministre K. Veldkamp a condamné le plan, affirmant qu’il diviserait la Cisjordanie et rendrait presque impossible la création d’un État palestinien viable.

Réactions de la société civile et groupes locaux

Des ONG israéliennes de défense des droits, notamment Peace Now (Al‑Salam Al‑An), ont qualifié le projet de coup fatal à la solution à deux États.

Ces organisations soulignent que le tracé d’E1 isolerait Jérusalem et fragmenterait le territoire palestinien, rendant quasiment irréversible la division géographique et politique de la Cisjordanie.

Contexte politique et déclarations des responsables israéliens

La relance du projet intervient après l’annonce, par plusieurs pays dont la Grande-Bretagne, la France et l’Australie, de leur intention de reconnaître un État palestinien lors des travaux de l’Assemblée générale des Nations unies.

Bezalel Smotrich, ministre des Finances classé à l’extrême droite, a déclaré que l’élimination de l’État palestinien « se fait par des actes et non par des slogans », appelant le Premier ministre Benjamin Netanyahu à étendre pleinement la souveraineté israélienne sur la Cisjordanie.

Bezalel Smotrich
Bezalel Smotrich : « L’effacement de l’État palestinien se fait par des actes, pas par des slogans » (Anadolu).

Impacts sur la solution à deux États et situation sur le terrain

Les observateurs internationaux estiment que le plan E1 rend la création d’un État palestinien contigu presque impossible. La coupe territoriale et l’isolement de Jérusalem risquent d’entériner une réalité politique difficilement réversible.

Conséquences attendues :

  • Fragmentation accrue du territoire palestinien.
  • Isolement de Jérusalem-Est et affaiblissement de son rôle comme future capitale palestinienne.
  • Accroissement des tensions diplomatiques entre Israël et de nombreux pays occidentaux.

Sur le plan démographique, la Cisjordanie compte aujourd’hui environ 3 millions de Palestiniens et près de 500 000 colons israéliens, chiffre qui augmentera si le projet se poursuit.

Statut de Jérusalem et position palestinienne

Les Palestiniens continuent de revendiquer Jérusalem-Est comme capitale de leur État, s’appuyant sur des décisions de la communauté internationale qui ne reconnaissent ni l’occupation israélienne de 1967 ni l’annexion proclamée en 1980.

Pour les autorités palestiniennes et leurs soutiens internationaux, l’approbation du plan E1 constitue une nouvelle atteinte à la possibilité d’une solution négociée et à la légitimité internationale des revendications palestiniennes.

source:https://www.aljazeera.net/news/2025/8/21/%d8%b9%d9%82%d8%a8-%d8%a5%d9%82%d8%b1%d8%a7%d8%b1%d9%87-%d8%b4%d8%ac%d8%a8-%d9%88%d8%a7%d8%b3%d8%aa%d9%86%d9%83%d8%a7%d8%b1-%d8%af%d9%88%d9%84%d9%8a-%d9%84%d9%85%d8%b4%d8%b1%d9%88%d8%b9

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