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Le rapport final de la chambre régionale des comptes d’Occitanie sur le Stade Toulousain Tennis et Padel met en lumière une gestion contestée et des liens problématiques entre l’association et ses filiales. Liquidé en mai 2024, le club mythique, qui comptait près d’un millier de licenciés, fait l’objet d’un examen approfondi des finances publiques et privées. Le document détaille des écarts entre les objectifs de transparence et les pratiques de gestion, et rappelle les enjeux entourant les aides publiques et leur attribution.
Les flux financiers entre l’association et ses filiales révélés par la CRC
Le rapport décrit des liens complexes entre l’association et ses filiales Staten et Les Raquettes, qui ont donné lieu à des créances et des transferts préoccupants. Staten devait encore 716 000 € à l’association en mai 2024, une somme qui n’a pas été remboursée et qui a précipité la liquidation. En outre, 115 000 € de subventions publiques versées initialement à l’association ont été transférées vers Staten, pratique dénoncée par la CRC. L’intégralité de la subvention de 60 000 € de la mairie de Toulouse a été détournée, tout comme celles de la Région Occitanie (40 000 €) et de la FFT (15 000 €). La loi interdit explicitement de rétrocéder des aides publiques à une société commerciale.
Le rapport décrit une gouvernance confisquée: le conseil de gestion prévu par les statuts n’a jamais été réuni et le président a pris seul les décisions majeures, sans contrôle de l’assemblée générale. Le dirigeant cumulait les fonctions de dirigeant des deux filiales et percevait 614 000 € de rémunérations et avantages entre 2021 et 2024, montants parfois rétroactifs et jamais validés par l’association ni publiés dans les comptes annuels.
La CRC décrit ce phénomène comme
«Le résultat d’une gestion personnelle et intéressée»
, et précise que le dirigeant a privilégié ses propres intérêts.
Rémunérations et avantages du dirigeant
Le président cumulait les fonctions de dirigeant des deux filiales et percevait 614 000 € de rémunérations et avantages entre 2021 et 2024, montant parfois rétroactif et jamais validé par l’association ni publié dans les comptes annuels.
La CRC souligne aussi des éléments comme le véhicule de fonction et l’usage d’une carte bancaire personnelle pour des dépenses liées à ces activités, des faits décrits comme des avantages indus.
Selon L’Équipe, le rapport évoque des «avantages financiers irrégulièrement octroyés», résultat de la gestion du président, qui a cumulé les rôles et perçu des indemnités au détriment de l’association.
Conséquences et réactions locales
En avril 2024, le président et son bureau ont démissionné; le tribunal judiciaire de Toulouse a constaté l’état de cessation des paiements et, le 28 mai 2024, la liquidation judiciaire a été prononcée.
La mairie de Toulouse a déclaré avoir été «trompée» par l’association et a déposé plainte, selon le rapport de la CRC.
En 2022, la mairie de Toulouse avait signé un marché de visibilité de 39 900 € HT pour l’Open de tennis, mais le paiement a été effectué sur le compte de Staten, illustrant les confusions entre association et filiale et qualifié d’«erreur d’aiguillage» par la mairie.
Selon L’Équipe, les faits évoqués ont donné lieu à une enquête préliminaire du parquet de Toulouse.