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Chaque rentrée scolaire, une angoisse revient hanter les parents d’enfants en situation de handicap : leur enfant sera-t-il accompagné cette année ? Pour beaucoup, la réponse est souvent « non ». Malgré l’obligation scolaire instaurée dès 3 ans par une loi de 2019, l’accueil des enfants porteurs de handicap dépend encore fortement de la présence des accompagnants, les AESH, qui jouent un rôle crucial dans leur scolarité.
Un besoin croissant d’accompagnement
Les accompagnants d’élèves en situation de handicap sont indispensables. Ils assistent les enfants, soulagent les parents, ainsi que les enseignants et les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (ATSEM). Cependant, le nombre d’AESH reste insuffisant. Des cas récents, comme celui de Kahil, qui n’avait pas de place à Lyon, ou d’Eliott à Rennes, dont les parents ont dû prendre ce rôle, illustrent bien cette problématique.
Des annonces gouvernementales pour l’avenir
Le gouvernement a récemment annoncé la création de 2.000 postes d’AESH, une mesure saluée mais jugée insuffisante par les syndicats. Dans le cadre du budget 2025 présenté par Michel Barnier, malgré 4.000 suppressions de postes d’enseignants, l’accompagnement des élèves handicapés a été précisé comme une priorité. « On nous annonce 2.000 postes d’AESH en plus, mais personne ne veut faire ce métier, pas assez rémunéré », a souligné Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale de la CFDT Éducation.
Un métier en quête d’attractivité
La création de ces 2.000 postes est un pas dans la bonne direction, mais il reste à les pourvoir. Le métier d’AESH est souvent perçu comme peu valorisé, avec des salaires d’environ 1.000 euros et des contrats précaires. Emmanuelle Maray, responsable de la FSU en Ille-et-Vilaine, a souligné les défis liés à la formation et à la précarité des accompagnants, qui sont parfois mal informés sur les besoins spécifiques des élèves.
Une augmentation des élèves handicapés
La demande d’AESH est d’autant plus pressante que le nombre d’élèves handicapés a considérablement augmenté. Selon un rapport de la Cour des comptes, ces effectifs ont triplé en quinze ans, passant de 155.000 en 2006 à 436.000 en 2022. En 2023, la France comptait environ 78.000 équivalents temps plein d’AESH, soulignant ainsi le besoin urgent d’un soutien accru dans le système éducatif.