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Crise en Israël : les Haredim menacent de quitter le gouvernement Netanyahu

by Sara
Crise en Israël : les Haredim menacent de quitter le gouvernement Netanyahu
Israël

Pressions accrues des Haredim sur le gouvernement Netanyahu

Le journal israélien « Haaretz » révèle une montée des tensions au sein des partis Haredim, notamment le parti religieux de droite « Degel HaTorah », qui menace de se retirer du gouvernement dirigé par Benjamin Netanyahu. Cette crise découle de l’aggravation du conflit autour de la loi sur l’exemption du service militaire.

Des figures clés du courant Haredi estiment désormais que leur maintien dans la coalition gouvernementale n’est plus viable, face à l’impasse concernant la législation d’exemption et à l’augmentation des ordres de conscription visant les étudiants des écoles religieuses.

Un mouvement renforcé à l’ouverture de la session parlementaire

Avec l’ouverture de la session d’été, la tendance à quitter le gouvernement gagne en ampleur parmi les partis Haredim. Le leader spirituel du parti « Degel HaTorah », le rabbin Dov Landau, ainsi que son représentant gouvernemental Yaacov Asher, ont rejoint cette dynamique.

Le parti « Degel HaTorah », qui représente les Juifs lituaniens, est allié avec « Agudat Yisrael », représentant les Juifs ashkénazes, pour former un bloc parlementaire commun appelé « Yahadout HaTorah » (Torah unifiée juive) au sein de la Knesset. Ce courant détient sept sièges et prône la création d’un État juif régi par la loi religieuse, tout en rejetant les négociations avec les Palestiniens.

Cette alliance joue un rôle déterminant dans la stabilité du gouvernement Netanyahu, qui bénéficie d’une majorité de 68 voix sur 120 à la Knesset.

Réunions d’urgence et divisions internes

Selon « Haaretz », le rabbin Dov Landau a convoqué cette semaine une réunion d’urgence à son domicile, réunissant des dizaines de chefs d’instituts religieux Haredim. Il a laissé entendre que la chute du gouvernement pourrait devenir une option envisageable.

Il a déclaré : « Les autorités judiciaires alourdissent la charge de la cour avec des jugements menaçant la conscription des étudiants de la Torah, et le gouvernement n’a pas encore résolu ce problème. Nous ne pouvons rester les bras croisés, toutes les options sont ouvertes. »

Des sources du parti attribuent cette poussée à David Shapira, assistant du rabbin Landau et figure influente du courant Haredi. Shapira, avec des représentants de la communauté Gur, la plus grande et politiquement puissante des factions Haredim, affiliée à « Agudat Yisrael », aurait mené des négociations secrètes avec l’ancien Premier ministre Naftali Bennett, qui envisagerait d’avancer la date des élections.

Boycott du vote et frustration grandissante

Face à ces pressions, les partis Haredim ont décidé cette semaine de boycotter les votes à la Knesset, en signe de protestation contre le retard dans l’adoption de la nouvelle loi d’exemption de la conscription.

La frustration augmente au sein de ces partis, déçus par l’échec de Netanyahu à faire passer la loi et par le fait que de plus en plus d’étudiants religieux soient considérés comme des déserteurs par l’armée.

Le rapport de « Haaretz » souligne une division accrue dans les partis Haredim entre deux courants :

  • Le premier, dirigé par le rabbin Moshe Hillel Hirsch, président de l’institut « Slabodka », prône le maintien dans la coalition à tout prix.
  • Le second, piloté par le rabbin Landau et les rabbins de la communauté Gur, pousse vers une rupture avec le gouvernement et des élections anticipées.

Le chef du parti « Shas », Aryeh Deri, allié majeur de Netanyahu, tente de préserver l’unité du bloc, tandis que Moshe Gafni, dirigeant de « Degel HaTorah », se montre de plus en plus hésitant quant à la poursuite de l’alliance avec Netanyahu, malgré sa proximité avec le rabbin Hirsch.

Le désaccord sur la stratégie gouvernementale

Un membre du parti confie à « Haaretz » que Gafni est très mécontent de la conduite gouvernementale, notamment à cause du ministre Bezalel Smotrich, qui souhaite étendre le conflit à Gaza. Cette extension nécessiterait la mobilisation de dizaines de milliers de réservistes, rendant impossible l’adoption d’une loi d’exemption pour les étudiants de la Torah.

Conscription des réfractaires : une ligne rouge

La situation s’est compliquée davantage avec l’annonce par le chef d’état-major israélien, le général Herzi Halevi, de la convocation d’environ 50 000 jeunes Haredim dans le cadre de plans d’expansion des combats. Des sources de « Degel HaTorah » indiquent que ce développement favorise les partisans de la dissolution de la coalition.

Selon un responsable du parti : « Netanyahu ne contrôle plus Yuli Edelstein (président de la commission des affaires étrangères et de la défense à la Knesset). On constate que le remplacement du chef d’état-major et du ministre de la Défense n’a pas suffi. Il faut désormais une mobilisation urgente des étudiants de la Torah. »

La presse prévoit qu’Edelstein proposera prochainement un projet de loi sur la conscription plus strict que celui initialement rejeté par les partis Haredim, ce qui pourrait aggraver la crise.

Négociations en cours pour sortir de l’impasse

Dans ce contexte, Netanyahu a rencontré mercredi soir Aryeh Deri et Yuli Edelstein pour tenter de trouver une issue à la crise. Il a déclaré après la réunion : « Des progrès ont été réalisés, et nous avons convenu de poursuivre le dialogue pour combler les écarts. »

Un responsable d' »Agudat Yisrael » (allié au sein de « Yahadout HaTorah ») estime toutefois que l’émission des convocations ne franchit pas la ligne rouge, tant qu’aucune arrestation dans les aéroports ou à domicile n’a eu lieu.

Il ajoute : « Tant que la coordination avec Netanyahu et Deri se poursuit et qu’aucun jeune n’a été arrêté chez lui, un recul reste possible. »

Un dilemme politique pour les Haredim

Malgré la pression, « Haaretz » souligne que le principal atout de Netanyahu réside dans la prise de conscience des Haredim qu’ils ne disposent pas d’alternative politique viable.

Un membre de « Degel HaTorah » confie : « Lapid, Gantz et Bennett adoptent des positions très dures sur la conscription. Nous n’avons pas d’autre refuge. Netanyahu excelle dans l’art de la négociation et pourrait faire marche arrière à la dernière minute, comme par le passé. Mais actuellement, des forces puissantes poussent résolument vers la dissolution de la coalition, et la tendance va dans ce sens. »

source:https://www.aljazeera.net/news/2025/5/8/%d9%87%d8%a2%d8%b1%d8%aa%d8%b3-%d8%aa%d8%b2%d8%a7%d9%8a%d8%af-%d8%aa%d8%ad%d8%b1%d9%83%d8%a7%d8%aa-%d8%a7%d9%84%d8%ad%d8%b1%d9%8a%d8%af%d9%8a%d9%85-%d9%84%d9%84%d8%a7%d9%86%d8%b3%d8%ad%d8%a7%d8%a8

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