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Dans le détroit du Pas-de-Calais, la violence des tentatives de traversée de la Manche par des migrants demeure un enjeu majeur de sécurité et de gestion migratoire. Au cours de la dernière journée, 184 personnes ont été secourues lors de différentes opérations coordonnées par le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) Gris-Nez, accentuant la gravité de la crise migratoire dans cette zone stratégique.
Les opérations de sauvetage: chiffres et périples
Selon la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord, ces migrants tentaient de rejoindre l’Angleterre à bord de petites embarcations, souvent précaires, dans des conditions périlleuses. Les sauveteurs ont été mobilisés pour intervenir dans plusieurs secteurs du littoral, notamment près de Fort-Mahon (Somme), Wimereux (Pas-de-Calais), Grand-Fort-Philippe et Dunkerque. Au total, 78 migrants ont été secourus au large de Fort-Mahon, 61 près de Wimereux après une panne moteur, neuf au large de Grand-Fort-Philippe suite à une demande d’assistance, et 36 à Dunkerque. Ces opérations ont été menées par la SNSM et d’autres équipes de sauvetage, avec un déploiement massif dans la région.
Bilan tragique et enjeux humanitaires
Depuis le début de l’année, ces traversées clandestines ont déjà fait au moins 15 morts, un chiffre qui pourrait être sous-estimé, selon les chiffres officiels. Le dernier drame en date concerne une femme et un enfant ayant trouvé la mort lors de leur tentative de passage au large de Calais dans la nuit du 20 au 21 mai. Ces incidents s’inscrivent dans une série de naufrages ayant marqué la région depuis 2018, année où le nombre de migrants décédés a atteint un pic historique avec 78 victimes recensées en 2024. La dangerosité de ces traversées a créé une crise humanitaire et sécuritaire que les autorités françaises et britanniques cherchent à gérer conjointement.
Contexte politique et réponse britannique
La crise migratoire est également devenue un sujet de débat politique, notamment au Royaume-Uni. Le Premier ministre Keir Starmer a annoncé mi-mai la mise en place de « centres de retour » hors du territoire britannique, destinés à recevoir les demandeurs d’asile déboutés. Une initiative semblable à celle proposée par l’Union européenne, visant à désengorger le système d’asile et à contrôler davantage les flux migratoires illégaux. Ces mesures interviennent alors que 13 614 migrants ont rejoint l’Angleterre par la mer depuis le début de l’année, principalement en provenance d’Afghanistan, de Syrie et d’Iran. L’année dernière, ce chiffre atteignait 36 800, témoignant d’une intensification de ces tentatives traversant la Manche malgré les risques encourus.
Selon le gouvernement britannique, ces crises successives impactent également la perception de la politique migratoire et s’inscrivent dans une volonté de réduire à la fois l’immigration régulière et irrégulière. John Healey, ministre britannique de la Défense, a qualifié ces scènes de « choquantes », soulignant la nécessité de renforcer la sécurité aux frontières.
Perspectives et enjeux futurs
Face à cette réalité dramatique, les autorités françaises et britanniques sont appelées à intensifier leur coopération pour prévenir ces naufrages et optimiser les opérations de sauvetage. La multiplication des incidents souligne l’urgence d’une réponse humanitaire efficace, tout en ouvrant le débat sur la gestion durable de l’immigration dans la région. La dimension politique reste centrale, avec la question des propositions de mesures dissuasives et de centres de rétention à l’étranger qui continuent de faire polémique.