Par un coup de théâtre sansprecedent pour le service public britannique, Tim Davie et Deborah Turness ont annoncé leur démission dimanche, après le montage contesté d’un discours de Donald Trump diffusé par Panorama. L’annonce survient dans un contexte de critiques croissantes sur la gestion de l’information par BBC News et sur la manière dont des passages ont été assemblés. Le président américain a répliqué sur Truth Social en visant les « journalistes corrompus » de la BBC. La ministre de la Culture, Lisa Nandy, a qualifié l’événement d’« extrêmement grave », et le régulateur des médias a récemment sanctionné un documentaire sur Gaza jugé trompeur.
Démissions et premières réactions autour de l’affaire
Tim Davie, le directeur général, a annoncé sa démission dans un message adressé à ses collaborateurs, citant des « erreurs commises » et reconnaissant que « le directeur général doit en assumer la responsabilité ». Deborah Turness, directrice de BBC News, a expliqué dans une lettre au personnel que la controverse autour du reportage Panorama « porte préjudice à la BBC » et elle a ajouté que « les accusations récentes selon lesquelles BBC News serait institutionnellement partiale sont fausses ». L’affaire a été révélée mardi par le journal The Daily Telegraph et porte sur un montage d’extraits d’un discours de Donald Trump datant du 6 janvier 2021, présenté comme incitant les partisans à se rendre au Capitole.

Samir Shah, président du groupe public, a décrit la situation comme un « triste jour pour la BBC », ajoutant que « Tim a été un excellent directeur général ces cinq dernières années », mais qu’il était confronté à « une pression persistante ». Le régulateur des médias a récemment sanctionné un documentaire sur Gaza jugé trompeur, et Lisa Nandy a qualifié l’affaire d’« extrêmement grave ».
Contexte et conséquences pour Panorama et les standards médiatiques
Selon les éléments rendus publics, l’affaire concerne un documentaire du magazine Panorama, diffusé en octobre 2024, et le montage de passages différents d’un discours de Donald Trump. L’ancien président a accusé les journalistes de la BBC de « corrompre l’information », mais la BBC affirme que les accusations d’« institutionnellement partiale » restent sans fondement. Le récit public met en lumière les tensions autour des normes journalistiques et des choix d’édition qui peuvent influencer la perception du public. Trump a réagi sur Truth Social en dénonçant des « journalistes corrompus » et en décrivant la BBC comme un partenaire dont la crédibilité est en jeu dans ce contexte.

Dans ce cadre, les défenseurs de l’indépendance médiatique et les autorités réaffirment que des erreurs de montage ne sauraient remettre en cause la fonction du journalisme public. Des éléments internes montrent que la BBC a pris connaissance des critiques et qu’elle s’est engagée à tirer les leçons de cette affaire, tout en rappelant que l’édition et la diffusion des contenus relèvent de procédés complexes et parfois contestés par le public et les institutions. La tension entre exigence éditoriale et responsabilité institutionnelle demeure au cœur des débats sur le rôle des médias publics au Royaume‑Uni.