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Des villes hissent le drapeau palestinien: le débat sur neutralité

by charles
France

En France, une vague de pavoisement du drapeau palestinien s’est répandue à l’approche de la reconnaissance officielle de l’État de Palestine par l’exécutif. Des dizaines de mairies ont hissé ce symbole sur leurs frontons, tandis que le gouvernement rappelle la neutralité des services publics et menace de poursuites. Le débat porte sur la frontière entre expression politique locale et devoir de neutralité, et il met au jour des tensions entre villes de gauche et les autorités centrales.

52 mairies hissent le drapeau palestinien: le débat sur neutralité

Selon le recensement du ministère de l’Intérieur, 52 communes ont hissé le drapeau palestinien le même jour où la France devait reconnaître officiellement l’État de Palestine, en dépit des consignes de Bruno Retailleau, le ministre dintérieur démissionnaire.

Mairies hissent le drapeau palestinien sur frontons
Frontons pavoisés lors d’une journée clé

D’autres mairies ont prévu de pavoiser le fronton de leur hôtel de ville dans la soirée.

« En ce jour historique, j’ai souhaité, en plein accord avec les formations politiques de notre majorité municipale, faire flotter le drapeau de la Palestine sur le fronton de notre hôtel de ville pour exprimer notre soutien à la démarche de la reconnaissance engagée, au nom de la France par le président de la République. Et, par-dessus tout, en signe de solidarité envers les populations civiles », a déclaré Nathalie Appéré, maire de Rennes, dans un communiqué.

Dans d’autres villes, les réactions ont été plus contestées. Le secrétaire départemental des Républicains en Ille-et-Vilaine, Thomas Rousseau, a rappelé que « Nos bâtiments et services publics doivent rester neutres de toute cause politique ». L’épisode a aussi été perçu comme un pari juridique pour certaines municipalités, qui envisagent des recours.

Réactions et recours dans les villes

À Malakoff, le tribunal administratif a ordonné une astreinte de 150 euros par jour si la mairie ne retirait pas le drapeau, après que la préfecture des Hauts-de-Seine a saisi la justice pour faire respecter la neutralité. «La ville de Malakoff est la victime, depuis hier soir, d’une tentative de coup de force préfectoral», a déclaré la maire Jacqueline Belhomme dans un communiqué.

Drapeau palestinien devant une mairie Malakoff
Drapeau palestinien devant une mairie à Malakoff

À Rennes et ailleurs, des élus ont justifié leur geste en invoquant un contexte historique et symbolique. Le maire de Rennes et des responsables locaux ont également indiqué qu’ils faisaient flotter le drapeau sur le fronton de notre hôtel de ville pour exprimer notre soutien à la démarche de la reconnaissance engagée — ou, selon les élus, dans le cadre d’un symbole de solidarité envers les populations civiles.

« C’est un jour historique pour la paix », a déclaré Jean-Noël Barrot, ministre démissionnaire des Affaires étrangères, lors d’un entretien télévisé sur TF1, fustigeant des « polémiques futiles » qui, selon lui, détournent du sens de la décision française.

Cadre juridique et neutralité du service public

Le député Michel Guiniot (RN) a rappelé que « Le principe de neutralité des services publics s’oppose à ce que soient apposés sur les édifices publics des signes symbolisant la revendication d’opinions politiques, religieuses ou philosophiques. » et a plaidé pour rendre obligatoire le drapeau français dans les mairies, rappelant une proposition de loi adoptée par l’Assemblée nationale mais non encore examinée au Sénat.

Le ministère a recensé au moins une cinquantaine de communes ayant choisi ce geste, et des élus ont signalé leur intention de poursuivre leurs actions malgré les risques juridiques et les avertissements. Des poursuites et des retraits forcés ont été envisagés par plusieurs préfets, comme dans le cas de Malakoff.

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