Dans l’après-Bayrou, le paysage politique est dominé par un débat entre dissolution et présidentielle anticipée, alors que le budget 2026 et les taux d’intérêt alimentent les controverses. Le chef de l’État a répété que ni les législatives ni une présidentielle anticipée ne figuraient à son ordre du jour, mais les signaux restent mitigés. Bayrou a repris ce mardi ses rencontres avec les partis pour obtenir leur soutien; Place publique de Raphaël Glucksmann puis le RN ont été reçus dans la matinée mais \ »le miracle n’a pas eu lieu\ », a résumé le patron du parti à la flamme Jordan Bardella.

À Paris et Matignon, la dissolution et le budget font débat
Du côté des extrêmes et de l’opposition, Marine Le Pen et Jordan Bardella ont réclamé mardi dans la cour de Matignon une \ »dissolution ultra-rapide\ ». Des sondages inviteraient à penser qu’on peut faire la course en tête et que le RN pourrait obtenir une majorité absolue, a déclaré Sébastien Chenu, vice‑président du parti.
Dans le camp du pouvoir, Olivier Faure a répété vouloir \ »un Premier ministre de gauche, avec un projet de gauche et qui soumette ses propositions au Parlement\ », car \ »une dissolution ne changera rien aux équilibres\ » politiques.
Le budget pour 2026, qui prévoit notamment un effort de 44 milliards d’euros, est aussi au cœur des divergences. Bruno Retailleau, président des LR et ministre de l’Intérieur, défend le vote de confiance contre \ »les incendiaires qui voudraient allumer la mèche de ce qui pourrait être demain une explosion financière et budgétaire\ ». Des députés LR hésitent, et Laurent Wauquiez pousse pour une consultation des adhérents du parti. Le locataire de Beauveau ne cache pas ses réserves sur certaines mesures budgétaires, comme la suppression de deux jours fériés.
Dans ce contexte, Emmanuel Macron a réuni mardi à l’Élysée le Premier ministre et les chefs des partis membres de sa coalition pour faire face à la crise, une étape qui illustre la pression sur les équilibres politiques et budgétaires.
Dans la perspective du débat, le gouvernement et les oppositions savent que l’échéance budgétaire accentue les tensions et peut modifier les équilibres du pouvoir, même si la dissolution n’est pas encore actée.

Fractures internes et repositionnements politiques
Au sein du socle commun, la fracture se creuse entre le camp Macroniste et les rangs de la droite LR, qui gouvernent tant bien que mal depuis un an. Bruno Retailleau défend le vote de confiance et avertit contre \ »les incendiaires qui voudraient allumer la mèche de ce qui pourrait être demain une explosion financière et budgétaire\ ». Des députés LR hésitent, et Laurent Wauquiez pousse pour une consultation des adhérents du parti. Des voix, comme Jean-François Copé ou Valérie Pécresse, l’appellent au contraire à privilégier l’unité et à explorer des voies qui évitent une rupture des institutions.
Les mobilisations syndicales restent au cœur de ce processus. La CGT a appelé à la mobilisation les 10 et 18 septembre en intersyndicale contre le projet de budget et a tenté de faire peser la pression sur le calendrier. Sophie Binet, secrétaire générale, a estimé sur France 2 que le budget doit être \ »mis sous surveillance populaire\ » et qu’ils sont \ »en position de force\ » pour influencer le déroulement des événements.
Dans ce contexte plus large, Emmanuel Macron poursuit sa gestion de coalition et la pression publique se mesure aussi à l’aune des rumeurs de destitution et des scénarios de recomposition. Le débat demeure vivant et les urnes pourraient, selon les acteurs, être l’issue de ce processus sans précédent.