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Le 25 septembre 2025, Donald Trump a annoncé une série de droits de douane susceptibles de remodeler les chaînes d’approvisionnement mondiales, ciblant principalement les médicaments, les camions et les meubles, avec des taux pouvant atteindre 100 % sur certains produits. À partir du 1er octobre, des taxes sur les médicaments de marque ou brevetés seraient appliquées, sauf si une usine est construite aux États-Unis, selon des messages publiés sur Truth Social. L’annonce évoque aussi des droits de douane de 25 % sur les poids lourds et des mesures sur les meubles, dont des taux de 50 % et 30 % selon les catégories. Si l’administration présente ces mesures comme un moyen de relocaliser la production et de renforcer la sécurité nationale, elle alimente aussi les craintes d’inflation et de perturbations des chaînes d’approvisionnement. Des réactions de partenaires et d’analystes se font déjà entendre, notamment en Europe, où des organisations industrielles redoutent des effets sur les patients et les consommateurs.
Droits de douane sur les médicaments: 100 % dès le 1er octobre
Trump affirme que la taxe s’appliquera « à tout produit pharmaceutique de marque ou breveté, sauf si une entreprise CONSTRUIT son usine pharmaceutique en Amérique », selon les messages publiés sur Truth Social. L’annonce précise que ces droits seraient en vigueur à partir du 1er octobre et que la définition des médicaments « reste floue », selon Michael Wan, économiste pour MUFG à Singapour.
Selon l’économiste, on part du principe que les médicaments génériques expédiés par des pays comme l’Inde pourraient être épargnés par ces annonces, une hypothèse citée par l’économiste Michael Wan: « nous partons du principe que cela n’inclura pas les médicaments génériques expédiés par des pays comme l’Inde, qui pourrait donc être épargnée par ces annonces ». Les spécialistes notent toutefois que l’effet dépendra des chaînes d’approvisionnement et des produits couverts par ces droits.
Sur le volet international, la fédération européenne des industries pharmaceutiques (Efpia) a critiqué la mesure en estimant qu’elle « créeraient la pire des situations », ajoutant que l’UE et les États-Unis disposent d’un accord commercial protégeant les médicaments européens contre toute surtaxe dépassant 15 %. Selon un porte-parole de la Commission européenne, « Ce niveau maximal de droits de douane constitue l’assurance qu’aucun droit supplémentaire ne sera appliqué ». L’UE rappelle également que l’accord signé cet été protège les exportations européennes, dont les médicaments, contre les surtaxes supérieures à 15 %.
Autres secteurs visés: camions et meubles
Dans un second volet, Donald Trump a évoqué des droits de douane de 25 % sur tous les poids lourds fabriqués dans d’autres régions du monde, mesures présentées comme un soutien aux fabricants américains de camions tels que Peterbilt, Kenworth, Freightliner, Mack Trucks et autres.
Les entreprises étrangères qui concurrencent ces constructeurs, notamment Volvo (Suède) et Daimler (Allemagne), ont vu leurs titres chuter après la clôture des Bourses européennes, selon les rapports publiés. Le motif avancé par le président est centré sur « de nombreuses raisons, mais surtout, à des fins de sécurité nationale ! » pour ces droits de douane sur les poids lourds.
Sur les meubles, Trump a évoqué des taxes de 50 % sur tous les meubles de cuisine, lavabos et produits associés, et 30 % sur les meubles capitonnés, alors que les chiffres historiques montrent que les importations asiatiques représentent une part importante du marché américain. Des analyses de la Commission du commerce international indiquent que ces importations représentaient en 2022 une part majeure du secteur, pesant sur les prix et les chaînes d’approvisionnement. À l’échelle internationale, l’Australie a réagi à l’annonce, son ministre Mark Butler affirmant que les États-Unis importent davantage de produits pharmaceutiques que l’Australie et que des droits de douane sur les produits exportés pourraient nuire aux consommateurs américains.
Réactions et implications économiques
Cette offensive tarifaire ravive les craintes d’inflation aux États-Unis, première économie du monde, et pourrait peser sur les prix à la consommation et sur les chaînes d’approvisionnement mondiales, selon les analyses des marchés et des économistes.
Donald Trump s’est donné pour mission de relancer l’industrie manufacturière grâce à des politiques protectionnistes, qui marquent un virage par rapport à une économie ouverte et en suscitant des discussions sur l’efficacité de telles mesures pour la compétitivité durable.
Sur le volet international, l’Union européenne rappelle que des mécanismes existent pour protéger les échanges et éviter les distorsions, et que les négociations commerciales en cours cherchent à préserver l’accès des patients et des consommateurs à des traitements. L’UE a aussi rappelé que l’accord commercial avec les États‑Unis protège la plupart des exportations européennes, dont certains médicaments, contre des surtaxes dépassant 15 %. « Ce niveau maximal de droits de douane constitue l’assurance qu’aucun droit supplémentaire ne sera appliqué », a déclaré un porte-parole de la Commission. En parallèle, les perspectives de stabilisation de l’inflation restent incertaines et les responsables économiques appellent à une évaluation précise des coûts pour les ménages et les entreprises, en particulier dans les secteurs directement touchés par ces droits de douane.