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Edouard Philippe visé par une nouvelle plainte pour détournement de fonds publics
Une nouvelle étape dans l’affaire qui ébranle l’ancien Premier ministre Edouard Philippe intervient avec la déposition d’une plainte pour harcèlement moral, favoritisme, détournement de fonds publics et prise illégale d’intérêt. La plainte, déposée par une haute fonctionnaire, Judith — dont le prénom a été modifié —, accuse Philippe ainsi que Stéphanie de Bazelaire, adjointe à l’innovation, et Claire-Sophie Tasias, directrice générale des services de la communauté urbaine du Havre, d’avoir orchestré un système visant à détourner près de 2,15 millions d’euros dans le cadre d’une convention d’objectifs pour la Cité numérique du Havre.
Une affaire qui remonte à 2020 et qui s’est intensifiée en 2023
Les faits reprochés portent sur une convention signée en juillet 2020 entre Edouard Philippe, président de la communauté urbaine Le Havre Seine Métropole, et Stéphanie de Bazelaire, alors présidente bénévole de l’association LH French Tech. Selon Judith, cette opération présente un conflit d’intérêts évident, la création de LH French Tech étant la seule candidate retenue après un appel d’intérêt lancé par la communauté urbaine en mars 2020. La gestion de ces fonds publics, d’un montant de plus de deux millions d’euros, soulève de vives questions sur la transparence et la légalité de la procédure.
Depuis le dépôt de la première plainte en septembre 2023, le parquet national financier (PNF) a ouvert une enquête formelle, menée notamment par des perquisitions au printemps 2024. Toutefois, l’avancement de l’enquête est perçu comme lent, le doute persistant quant à la direction qu’elle prendra. Me Jérôme Karsenti, avocat de la plaignante, dénonce une possible paralysie de l’enquête, tout en exprimant ses inquiétudes face à la proximité évidente entre ces accusations et une future candidature d’Edouard Philippe à la présidentielle.
Les enjeux politiques et juridiques
Ce dossier met en lumière le contexte complexe de la gestion des fonds publics et des conflits d’intérêts dans le milieu politique local. La plainte évoque aussi une possible vendetta personnelle de la plaignante, qui aujourd’hui revendique le statut de lanceuse d’alerte. La défense de l’ancien Premier ministre refuse en bloc les accusations, qualifiant cette démarche de « vendetta » et « détournements infondés ».
Les résultats des investigations, toujours en cours, devraient éclaircir si ces soupçons aboutiront à des poursuites judiciaires, ou s’il s’agit d’un nouveau rebondissement dans une affaire qui divise l’opinion publique et impacte la crédibilité politique d’Edouard Philippe.