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États-Unis : utilisation de groupes pro-Israël contre étudiants étrangers

by Sara
États-Unis : utilisation de groupes pro-Israël contre étudiants étrangers
États-Unis, Israël, Palestine

Un haut responsable de l’administration américaine de l’application des lois sur l’immigration et les douanes a révélé mercredi devant un tribunal fédéral que son bureau utilisait des sites internet obscurs pro-Israël, figurant sur des listes noires, pour aider à cibler des étudiants étrangers activistes afin de les interroger et potentiellement de procéder à leur expulsion.

Cette révélation, rapportée par le New York Times, constitue apparemment la première reconnaissance officielle par un responsable américain que des groupes anonymes liés à ces sites, notamment l’organisation « Canary Mission », ont guidé les actions de son bureau. Canary Mission est accusée de publier des données personnelles sur des militants pro-palestiniens dans le but d’assister les forces de sécurité, de les discréditer ou de mener d’autres actions.

Peter Hatch, assistant directeur du département des enquêtes de la Sécurité intérieure au sein de l’administration d’application des lois sur l’immigration et les douanes, a témoigné lors du troisième jour du procès. Cette affaire constitue un défi majeur pour la campagne menée par l’administration Trump contre les étudiants étrangers.

Les avocats représentant plusieurs associations universitaires, qui ont intenté un procès contre l’administration, ont appelé Hatch à la barre afin de soutenir leur argument selon lequel la détention de militants pro-palestiniens en vue d’intimider le discours politique défavorable à l’agenda présidentiel faisait partie d’une politique officielle.

Le gouvernement américain a nié l’existence d’une telle politique. Le secrétaire d’État Marco Rubio, ainsi que d’autres responsables, ont décrit les manifestations pro-palestiniennes qui ont balayé les campus en protestation contre la guerre à Gaza comme nuisibles aux intérêts des États-Unis.

Le New York Times rapporte que le bureau de Hatch emploie environ un millier d’analystes et a pour mission principale de démanteler les organisations criminelles transnationales. Ce bureau mène aussi des enquêtes sur des affaires telles que la traite des êtres humains et l’exploitation des enfants.

En mars dernier, Hatch a créé une unité baptisée « Tiger Team » chargée de répondre rapidement aux ordres d’analyser des données concernant des milliers de personnes dont les noms ont été publiés par la « Canary Mission ». Ces données comprenaient des accusations — souvent non vérifiées — selon lesquelles ces manifestants seraient impliqués dans des activités violentes, toléreraient la violence, la soutiendraient, voire seraient liés à des organisations terroristes.

Canary Mission a déclaré que son objectif principal est de documenter les manifestations de « haine contre les États-Unis, Israël et les Juifs ».

Hatch a fait état d’une réunion tenue en mars avec des hauts responsables du ministère de la Sécurité intérieure, lors de laquelle son bureau a été sommé d’accélérer ses recherches afin de produire des rapports utilisables par le Département d’État pour décider de la poursuite ou non des expulsions.

Sous pression d’un avocat représentant une association académique pour obtenir plus de détails, Hatch a indiqué que son bureau obtenait des noms et identifiait des suspects potentiels à partir de diverses sources, affirmant toutefois n’avoir aucun lien direct avec Canary Mission.

Il a toutefois admis que son équipe se basait sur les fichiers de Canary Mission ainsi que sur une liste similaire dressée par une autre organisation pro-israélienne anonyme appelée « Betar ». Ces listes étaient utilisées pour inclure des noms dans les enquêtes menées par son bureau, sans que ces enquêteurs aient une compréhension claire des critères d’inscription dans ces bases de données.

Sur demande du juge, Hatch a précisé que les fichiers de Canary Mission comportaient environ 5 000 noms. Il a expliqué que c’est cette ampleur qui a motivé la création de l’équipe Tiger, ne permettant pas à une unité ordinaire ou à un groupe d’analystes classique de gérer une telle charge de travail.

Dans son témoignage, Hatch a ajouté qu’après examen, entre 100 et 200 rapports concernant des manifestants étrangers ont été transmis au Département d’État, qui devait décider de leur éventuelle détention.

Selon le New York Times, les étudiants détenus affirment depuis plusieurs mois que le site Canary Mission aurait fourni aux agents de l’immigration une feuille de route pour cibler des militants potentiels. Certains accusent même le groupe d’avoir joué un rôle occulte dans la coordination des efforts d’expulsion et de répression des critiques d’Israël.

Réagissant aux accusations évoquées dans l’enquête, Canary Mission a nié ces allégations, affirmant : « Nous documentons les individus et groupes promouvant la haine contre les États-Unis, Israël et les Juifs ».

Manifestation d'étudiants pro-palestiniens à New York

Étudiants manifestant à New York contre les massacres à Gaza

source:https://www.aljazeera.net/politics/2025/7/10/%d8%a5%d8%af%d8%a7%d8%b1%d8%a9-%d8%a7%d9%84%d9%87%d8%ac%d8%b1%d8%a9-%d8%a7%d9%84%d8%a3%d9%85%d9%8a%d8%b1%d9%83%d9%8a%d8%a9-%d8%a7%d8%b3%d8%aa%d8%b9%d8%a7%d9%86%d8%aa

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