Les bistrots et cafés, véritables emblèmes du patrimoine culinaire français, sont en déclin dans les zones rurales. Pour remédier à cette situation, les députés ont voté, ce mercredi en commission, un texte visant à simplifier l’ouverture de débits de boissons dans les communes de moins de 3 500 habitants qui n’en disposent pas encore. L’objectif est de revitaliser ces territoires, bien que des députés de gauche expriment des préoccupations concernant les impacts potentiels sur la santé et le commerce des licences IV.
Faciliter l’obtention d’une licence IV
Ce texte propose de rétablir et de pérenniser un dispositif instauré fin 2019 pendant trois ans, qui permet l’obtention de licences IV et l’ouverture de débits de boissons dans de petites communes par une simple déclaration en mairie, évitant ainsi le processus de rachat d’une licence d’un établissement en fermeture.
Lors des débats en commission, l’accent a été mis sur les conditions de cession des licences. Actuellement, lorsque qu’une commune ne dispose que d’un seul débit de boissons avec licence IV, tout transfert nécessite l’accord du maire. Ces mesures de protection ont été jugées insuffisantes par certains députés de gauche et du gouvernement, qui craignent que des licences ne soient transférées vers des communes plus urbaines, exacerbant ainsi le problème de désertification des zones rurales.
Débat autour de la consommation d’alcool
Une autre partie des discussions a concerné le risque d’augmentation de la consommation d’alcool suite à cette loi. L’écologiste Sandrine Rousseau a souligné les difficultés d’accès aux soins en addictologie dans les zones rurales, appelant à un *« contrôle social »* sur la consommation d’alcool.
Le député LFI Hadrien Clouet a réagi en déclarant : *« Les médecins manquent dans les campagnes françaises, 62 % des communes n’ont plus de commerces, un bureau de poste ferme par semaine. Mais vous voulez qu’on boive pour oublier votre bilan ? »*
En réponse, Guillaume Kasbarian a affirmé : *« Je ne crois pas que les bistrots et cafés constituent un problème sanitaire. Ils sont au contraire des acteurs formés et responsables de la santé publique, sachant que la majorité des ventes d’alcool se fait en supermarché. »*