Une majorité de Français semblent favorables à une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale, alors que la scène politique française traverse une période de turbulence et d’incertitude. Selon un sondage récent, près de 50 % des citoyens souhaitent que le président Emmanuel Macron procède à une dissolution de l’organe législatif dans les prochains mois, ce qui représenterait une hausse de 9 points par rapport à juin 2025. Toutefois, une majorité reste sceptique quant à la possibilité que cette mesure soit effectivement mise en œuvre.
La dernière dissolution de l’Assemblée par Emmanuel Macron, survenue le 9 juin 2024, avait résulté d’élections anticipées marquées par une forte poussée de l’extrême droite. Les élections législatives qui ont suivi ont été entachées de fragmentation, empêchant la formation d’une majorité claire. Le président, soumis à l’article 12 de la Constitution, pourra retrouver ce pouvoir de dissolution après une période d’un an, ce qui relance le débat sur la stabilité politique et le fonctionnement de l’exécutif.
Une opinion partagée selon les orientations politiques
Les résultats du sondage révèlent que la disposition à soutenir une nouvelle dissolution est majoritaire chez les sympathisants de gauche, avec 62 % favorables. Parmi eux, 72 % sont issus de l’électorat insoumis et 58 % du parti socialiste. Les électeurs issus de Reconquête et du Rassemblement National affichent également un soutien significatif, avec 68 %. À l’opposé, seuls 43 % des sympathisants de droite et 29 % de ceux de la majorité présidentielle se montrent favorables à cette initiative.
Une crise de confiance dans le gouvernement Bayrou
Par ailleurs, une majorité de 56 % des Français souhaite voir le gouvernement dirigé par François Bayrou renversé par une motion de censure, marquant une progression de 13 points par rapport à janvier 2025. Les électeurs proches de La France Insoumise (87 %) ainsi que ceux du Rassemblement National (67 %) y sont très favorables. En revanche, cette option recueille un moins grand enthousiasme chez les sympathisants des écologistes (60 %), du Parti Socialiste (56 %), et surtout chez les proches des Républicains (35 %) ou ceux de Renaissance (18 %).
Ce contexte politique complexe intervient alors que le président Macron semble privilégier la stabilité. Il a d’ailleurs affirmé vouloir éviter de recourir à la dissolution sauf en cas de blocage extrême, démentant notamment toute intention de dissoudre à nouveau l’Assemblée dans un avenir proche.
Les tensions dans le paysage partisan, combinées à l’appel annoncé à renouveler cette pratique parlementaire controversée, nourrissent le débat sur la gouvernance et la représentativité du peuple français. La situation demeure fragile, d’autant que la fragmentation apparente du Parlement complique la mise en place d’un discours cohérent face aux défis du moment.