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Friedrich Merz, le nouveau chancelier allemand, incarne un visage ferme et déterminé pour la politique allemande, marquant un changement notable après des années d’hésitation. Malgré un départ difficile, avec peu de crédit et de nombreuses controverses, il affiche désormais une posture résolue, notamment sur la scène internationale et face à la crise migratoire.
Un démarrage contesté mais une ascension réussie
Rarement un chancelier allemand n’aura commencé son mandat avec aussi peu de crédit que Friedrich Merz. Il promettait des finances publiques solides tout en contractant de nouvelles dettes à hauteur de 1000 milliards d’euros. Par ailleurs, il accordait aux Verts un programme d’investissements de 500 milliards d’euros, alors même qu’il contestait la pertinence de leur transition énergétique. Sa coalition, qu’il dirige, le mettait en difficulté dès le vote de confiance, nécessitant un second tour. Cette situation a alimenté les craintes dans une partie de l’opinion allemande quant à la stabilité démocratique, bien qu’une défaite électorale soit un phénomène normal en démocratie. Finalement, Merz réussissait aisément ce second tour, démontrant que parfois le succès nécessite plusieurs tentatives.
Un leadership affirmé sur la scène internationale
Déjà en exercice, Friedrich Merz s’est rendu à Kiev aux côtés du Premier ministre britannique Keir Starmer, du président français Emmanuel Macron et du Premier ministre polonais Donald Tusk pour rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Cette visite collective représente un message fort à destination de la Russie, notamment car elle intervient près de trois ans après que les troupes russes se soient approchées des portes de la capitale ukrainienne.
À Kiev, Merz a tenu un discours clair : si Vladimir Poutine refuse un cessez-le-feu, l’Allemagne intensifiera son soutien à l’Ukraine et imposera des sanctions plus sévères contre la Russie. Selon ses propres déclarations, cette ligne ferme a été discutée avec le président américain Donald Trump, qui manifeste de plus en plus d’impatience face à la gestion de son homologue russe.
Un contraste marqué avec l’ère Scholz
Le style de Merz tranche avec celui de son prédécesseur Olaf Scholz, souvent critiqué pour sa communication floue et son manque de clarté. Sur le dossier ukrainien, Scholz était perçu comme un éternel hésitant, redoutant de prendre des décisions courageuses. De plus, l’Allemagne sous Scholz continuait à importer du gaz russe malgré des discours appelant au boycott, finançant indirectement le conflit. Ce paradoxe a même conduit à fermer les gazoducs russes tout en achetant du gaz liquéfié russe à un prix plus élevé.
La rhétorique de Merz marque donc un tournant vers une position plus pragmatique et ferme, même si cette nouvelle posture provoque des réactions cinglantes à Moscou, comme celle de Dmitri Medvedev, ex-président russe proche de Poutine, qui a publiquement rejeté les propositions de paix du chancelier allemand.
Une politique migratoire à repenser
Le style direct de Friedrich Merz se manifeste également dans la gestion de la crise migratoire. Malgré les protestations bruyantes du ministre allemand de la Justice Beat Jans contre le durcissement des contrôles aux frontières, une large part de la population allemande estime que les accords de Schengen et de Dublin sont désormais inefficaces.
Face au refus de l’Italie de reprendre des migrants comme le prévoit la loi, et à la pratique des pays voisins, dont la Suisse, qui ont longtemps laissé passer les réfugiés vers l’Allemagne, Merz insiste sur la nécessité d’agir. Il souligne l’importance de reconnaître que pour beaucoup venant du sud, l’arrivée en Europe passe par des traversées périlleuses de la Méditerranée. Si la majorité de ces migrants sont désormais considérés comme économiques, le risque politique est clair : les partis d’extrême droite comme l’AfD en profitent pour gagner du terrain.
Un début d’espoir pour l’Allemagne et l’Europe
Après plus de trois ans de stagnation politique, l’Allemagne semble amorcer un regain de dynamisme sous la direction de Friedrich Merz. Ce mouvement pourrait aussi irriguer une nouvelle énergie dans l’ensemble de l’Union européenne. L’expérience récente montre que les difficultés rencontrées par l’Allemagne ont des répercussions directes sur ses voisins européens, rendant cette évolution d’autant plus cruciale.