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Gaza: la guerre tue sans bombes — crise sanitaire des enfants

par Sara
Palestine (Gaza)

Dans un service pédiatrique de Gaza, la fillette Maria, âgée d’un an et demi, reçoit des soins intensifs pour une malnutrition sévère. Sa mère, Islam, qui a déjà perdu deux autres filles pendant le conflit, décrit la survie de Maria comme une lutte quotidienne contre la faim et les complications médicales. Cette situation illustre à la fois l’ampleur et la profondeur de la malnutrition infantile à Gaza.

Un bilan qui s’alourdit

Les chiffres révèlent une détérioration inquiétante de la santé des nouveau‑nés et des nourrissons. L’UNICEF a signalé une hausse de 75 % de la mortalité des nouveau‑nés au cours des trois mois les plus récents du conflit, avec 141 décès recensés entre juillet et septembre. Parallèlement, le nombre de nourrissons de faible poids à la naissance a fortement augmenté, augmentant leur risque de décès de façon dramatique.

Des vies brisées avant même la naissance

Islam raconte être sortie des décombres, blessée et enceinte, sans savoir que certains traitements reçus pouvaient nuire au développement du fœtus. Malgré cela, Maria est née vivante, mais elle souffre aujourd’hui de complications liées à une carence nutritionnelle : atonie intestinale et œdèmes dus au manque d’éléments essentiels. La mère confie sa peur quotidienne de ne pas pouvoir subvenir aux besoins de l’enfant et de la voir emporter par la même tragédie qui a frappé ses autres filles.

Des causes multiples : faim, froid et effondrement des soins

Les familles exposées combinent plusieurs facteurs aggravants. Le manque d’aliments appropriés, les températures hivernales dans des abris précaires et l’effondrement des services prénataux créent un cocktail meurtrier pour les nourrissons et les femmes enceintes. Une mère, Ahmed Ayad, relate la perte de deux enfants en quelques mois — l’un emporté par le froid et l’autre emporté par une détérioration liée à la faim et à l’absence de diagnostics et de traitements disponibles localement.

Capacités médicales réduites et évacuations entravées

Les hôpitaux de Gaza peinent à répondre aux besoins les plus élémentaires. Suzanne Marouf, spécialiste en nutrition thérapeutique, souligne que des enfants restant sous‑alimentés se détériorent malgré des mois de soins hospitaliers, faute de traitements spécialisés disponibles localement. En outre, des retards et des impossibilités d’évacuation ont coûté la vie à de nombreux enfants : selon des responsables hospitaliers, 155 enfants parmi 1 140 patients sont décédés en attente d’une évacuation vers des soins adaptés.

Effets à long terme et urgence de suivi

Les autorités sanitaires préviennent que les répercussions sur la santé maternelle et infantile ne sont pas encore arrivées à leur pic. Zahir Al‑Wahidi, au ministère de la Santé, estime que la reprise des indicateurs pourrait nécessiter six à neuf mois après la fin des hostilités, tant l’impact est profond. En conséquence, des centaines, voire des milliers d’enfants requièrent aujourd’hui un suivi médical étroit pour prévenir des séquelles irréversibles.

Une crise humanitaire persistante

Alors que les bombardements se sont temporairement atténués, la guerre continue de tuer sans bombes : par la faim, le froid et l’absence de soins. Les récits des familles et les chiffres des organisations internationales convergent vers une même alarme : la malnutrition infantile à Gaza menace une génération entière. Les professionnels de la santé insistent sur la nécessité d’un accès rapide à l’alimentation thérapeutique et aux soins spécialisés pour inverser cette tendance.

source:https://www.aljazeera.net/politics/2025/12/23/%d9%85%d9%88%d8%aa-%d8%a8%d9%84%d8%a7-%d9%82%d8%b0%d8%a7%d8%a6%d9%81-%d9%83%d9%8a%d9%81-%d8%aa%d9%81%d8%aa%d9%83-%d8%a2%d8%ab%d8%a7%d8%b1-%d8%a7%d9%84%d8%ad%d8%b1%d8%a8

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