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Le secrétaire à la Défense des États-Unis, Pete Hegseth, a renvoyé un général après qu’une évaluation de renseignement préliminaire de son agence ait indiqué que les frappes américaines de juin contre des sites nucléaires iraniens n’avaient causé que des dommages limités, provoquant la colère du président Donald Trump. Cette décision s’inscrit dans une série de remaniements au Pentagone et suscite des inquiétudes sur la politisation de l’appareil militaire et du renseignement. Mot-clé : général US licencié Iran.
Licenciement du directeur de la DIA
Le lieutenant-général Jeffrey Kruse, directeur de la Defense Intelligence Agency (DIA) depuis début 2024, ne « servira plus » à la tête de l’agence, a indiqué un haut responsable de la Défense sous couvert d’anonymat, sans préciser les motifs.
L’évaluation initiale de la DIA, largement relayée par les médias américains, affirmait que les frappes américaines de juin avaient infligé des dégâts limités aux installations nucléaires iraniennes, en contradiction avec les déclarations du président Trump selon lesquelles les sites avaient été entièrement détruits (voir réaction iranienne : https://www.aljazeera.com/news/2025/6/22/iranians-react-after-us-bombs-three-nuclear-sites-in-support-of-israel).
Déjà par le passé, le président avait critiqué les conclusions préliminaires de l’agence (https://www.aljazeera.com/news/2023/5/22/us-bombs-unlikely-to-reach-underground-iran-nuclear-site-report), ce qui aurait alimenté les tensions entre la Maison Blanche et certains responsables du renseignement.
Autres officiers supérieurs concernés
Parmi les autres hauts gradés congédiés figurent :
- la vice-amirale Nancy Lacore, chef de la Réserve de la Marine ;
- le contre-amiral Milton Sands, officier SEAL en charge du Naval Special Warfare Command.
Tous trois ont déclaré ignorer les raisons précises de leur renvoi, dans un contexte où l’administration exige une stricte loyauté au sein des cadres gouvernementaux.
Contexte : une purge des responsables militaires
Depuis le début du second mandat de Donald Trump en janvier, plusieurs hauts responsables militaires ont été remerciés sans explication officielle. Parmi eux, le président a limogé le chef des chefs d’état-major interarmées, le général Charles « CQ » Brown (https://www.aljazeera.com/news/2025/2/22/trump-fires-top-us-general-cq-brown-in-major-pentagon-shake-up).
D’autres départs récents incluent les chefs de la Marine et des Garde-côtes, l’ancien directeur de la National Security Agency, le vice-chef d’état-major de l’armée de l’air, un amiral affecté à l’OTAN et plusieurs des principaux juristes militaires.
Pete Hegseth a par ailleurs ordonné cette année une réduction d’au moins 20 % du nombre d’officiers quatre étoiles en service actif, et une coupe de 10 % du nombre total d’officiers généraux et d’amiral, dans le cadre d’une réorganisation des hauts cadres militaires.
Réactions politiques et inquiétudes
Le sénateur démocrate Mark Warner, vice-président du comité sénatorial du renseignement, a dénoncé, en des termes vifs, la tendance de l’administration à « traiter le renseignement comme un test de loyauté plutôt que comme un rempart pour notre pays ».
Les responsables démocrates et certains observateurs craignent que ces remaniements répétés n’entraînent la politisation d’institutions traditionnellement neutres, au détriment de la stabilité et de la qualité des évaluations de sécurité nationale.
Actions parallèles au sein du renseignement
Peu avant ces licenciements, la directrice du renseignement national, Tulsi Gabbard, a annoncé, sur ordre du président, la révocation des habilitations de sécurité de 37 professionnels du renseignement actuels ou anciens (voir communiqué : https://www.aljazeera.com/news/2025/8/19/security-clearance-revoked-for-dozens-of-current-and-former-us-officials).
Gabbard a également ordonné une réorganisation majeure de son bureau, prévoyant une réduction des effectifs de plus de 40 % d’ici le 1er octobre et des économies annuelles annoncées supérieures à 700 millions de dollars.
Implications
Ces départs et réformes illustrent une période de forte turbulence au sein du Pentagone et du renseignement américain. Les décisions prises risquent d’avoir des répercussions sur la confiance entre responsables militaires, agences de renseignement et dirigeants politiques.
Le suivi de ces évolutions sera déterminant pour évaluer l’impact sur la capacité opérationnelle des forces et la crédibilité des évaluations stratégiques à l’avenir.