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Le quotidien Haaretz accuse une gestion laxiste de la part du contrôleur d’État Matanyahu Englman, et critique la réponse du gouvernement après l’attaque du 7 octobre 2023.
Le rapport d’audit pointe des manquements dans la protection civile de la population et ravive le débat sur la notion de « Netanyahu incompétence ».
Constats du Bureau du contrôleur d’État
Le bureau du contrôleur d’État conclut que « les gouvernements successifs au cours des 17 dernières années, principalement dirigés par Netanyahou, n’ont pas tiré les leçons nécessaires ».
Le rapport souligne l’absence de mise en œuvre des recommandations indispensables pour bâtir une infrastructure civile efficace capable de gérer la « front intérieur » israélien.
Parmi les points relevés :
- Absence de coordination durable entre les ministères concernés.
- Failles dans la préparation opérationnelle des autorités civiles face aux attaques.
- Retards persistants dans l’application des réformes recommandées depuis plusieurs années.
Une gouvernance « gonflée » et des nominations controversées
Haaretz, dans son éditorial, s’interroge sur la clémence apparente du rapport envers le Premier ministre.
Le journal juge que Netanyahou mérite des critiques beaucoup plus sévères, notamment en raison d’un gouvernement jugé « hypertrophié ».
Le quotidien met en avant plusieurs éléments structurels :
- Un cabinet comprenant 33 ministres, selon Haaretz.
- Cinq ministères aux attributions qui se chevauchent, créant des zones d’ombre institutionnelles.
- La nomination de personnes jugées inappropriées à des postes clés.
Ces éléments, selon le journal, expliquent en partie le déficit de réactivité et la faiblesse de la gestion civile lors de la crise.
Visuel
La photo montre une session gouvernementale en lien avec des décisions controversées sur la ville de Jérusalem-Est, illustrant le climat politique tendu autour des choix gouvernementaux.
La réaction de Netanyahou
Face au rapport, Netanyahou a rejeté les conclusions, estimant qu’elles sont « absurdes » et sans pertinence.
Haaretz note que cette stratégie — contester le rapport et se poser en victime — est conforme au comportement précédent du Premier ministre.
Le journal rappelle que Netanyahou a tendance à esquiver la responsabilité en cas d’échecs majeurs, à imputer la faute à d’autres et à discréditer ses détracteurs.
Responsabilités et critiques politiques
L’éditorial relie les défaillances civiles à un déficit plus large de responsabilité politique portant sur la sécurité et la diplomatie.
Haaretz souligne que plusieurs figures gouvernementales ont été critiquées pour leur rôle dans la période précédant les événements du 7 octobre.
Il est notamment question de responsables cités dans le rapport :
- Betsalel Smotrich, ministre des Finances
- Yoav Galant, ancien ministre de la Défense
- Yossi Shelly, ancien directeur général du bureau du Premier ministre (mentionné dans l’analyse).
Le journal rappelle également des choix politiques antérieurs attribués à Netanyahou : le soutien financier indirect envers le mouvement Hamas, et l’affaiblissement simultané de l’Autorité palestinienne, selon Haaretz.
Ces orientations auraient, d’après l’analyse, contribué à renforcer des acteurs non étatiques tout en réduisant les leviers diplomatiques.
Pressions internes et réactions publiques
Haaretz rapporte que même des citoyens israéliens engagés dans la défense des familles des otages ont été pris pour cible par Netanyahou.
Le journal évoque aussi la délégation de la sécurité nationale à des personnalités radicales, citant notamment Itamar Ben Gvir.
Selon Haaretz, ces choix ont nourri une polarisation accrue et fragilisé encore davantage la coordination entre sécurité et gouvernance civile.
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