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La Haute Autorité de Santé a rejeté l’accès précoce au Leqembi en France, estimant que les bénéfices observés étaient insuffisants et que les risques étaient trop lourds au regard des gains potentiels. Cette décision intervient alors que le médicament, développé par Biogen et Eisai, était au cœur d’un débat sur le remboursement et l’accès précoce. Des positions diverses existent sur l’avenir éventuel d’un remboursement et sur l’utilité réelle de ce traitement dans la prise en charge de la maladie d’Alzheimer, la plus répandue des démences. Les réactions se veulent mesurées chez les experts et les associations de patients.
La HAS tranche: refus de l’accès précoce du Leqembi en France
Dans son avis, la HAS précise que « L’accès précoce à Leqembi n’a pas été retenu », résume Pierre Cochat, président de la commission de la transparence. Elle estime que les bénéfices observés sont « très insuffisants par rapport à ce qu’on attendait » et que les effets secondaires ne sont « pas faibles du tout ».
La décision ne ferme pas définitivement la porte à un remboursement ultérieur: la HAS indique que rien n’est exclu et qu’une procédure normale pourrait être envisagée dans quelques mois. Selon l’institution, l’objectif est de ne pas s’engager dans une évaluation dont les résultats seraient incertains, tout en restant ouvert à une éventuelle révision.
Contexte international et aspect remboursement
Les États-Unis et l’Union européenne ont déjà approuvé ces traitements, mais les systèmes de remboursement restent variables. L’UE a donné son accord au printemps, en restreignant l’accès aux patients les moins à risque d’effets graves; le Royaume-Uni a autorisé ces traitements sur le principe, sans valider leur remboursement. Cette distinction entre autorisation et remboursement rappelle que l’accès peut exister sans prise en charge financière.
Réactions dans le milieu médical et perspectives pour les patients
Au sein du milieu médical, les avis restent partagés. « Il y a quand même une déception », admet auprès de l’AFP le chercheur Bruno Dubois, neurologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP), appelant à ne pas négliger l’intérêt de « quelques mois en plus à pouvoir parler à ses petits-enfants ou aller au théâtre ».
Au contraire, Rob Howard, psychiatre britannique et spécialiste du grand âge à l’University College de Londres, affirme: « c’est la meilleure décision pour les patients atteints de la maladie d’Alzheimer et leurs familles », et souligne que des données plus récentes confirment que Leqembi et Kisunla « ne modifient pas réellement la maladie ». La HAS a toutefois précisé qu’elle ne ferme pas la porte à une réévaluation ultérieure et à une éventuelle reprise sous conditions.