Home ActualitéHausse de l’émigration israélienne malgré le durcissement des lois européennes

Hausse de l’émigration israélienne malgré le durcissement des lois européennes

by Sara
Israël, États-Unis, Portugal, Pologne, Roumanie, Allemagne, Italie, Grèce, Moldavie

Jérusalem occupée — Face à l’aggravation des crises politiques et sociales en Israël et à l’érosion du sentiment de sécurité économique et physique, de nombreux Israéliens multiplient les démarches pour obtenir des passeports étrangers et chercher une vie hors du pays.

Cette poussée d’intérêt pour des alternatives internationales intervient alors même que plusieurs pays ont durci leurs conditions d’accès à la citoyenneté et au séjour permanent.

Malgré ces barrières accrues, l’émigration israélienne se poursuit à un rythme soutenu, traduisant une perte de confiance profonde dans l’avenir national et une quête accrue de stabilité individuelle et familiale.

Durcissement des règles d’attribution de la nationalité

Plusieurs États ont resserré leurs critères légaux et procéduraux pour l’octroi de la citoyenneté et des titres de séjour. Selon un rapport du quotidien économique israélien The Marker, les changements sont nombreux et larges.

  • Portugal : la durée de résidence requise pour obtenir la nationalité a été portée à 10 ans et le programme de « visa doré » a été révisé.
  • Allemagne : la voie accélérée vers la naturalisation a été supprimée.
  • États-Unis : les procédures de vérification ont été renforcées avec l’ajout d’un critère de « bonne conduite ».
  • Italie : la portée des naturalisations pour les descendants d’anciens résidents a été réduite.
  • Espagne et plusieurs programmes européens : suppression de certaines versions des « visas dorés » pour investisseurs.
  • Roumanie : exigence d’une maîtrise de la langue roumaine (niveau B1) pour l’obtenir la citoyenneté.
  • Pologne : augmentation des frais administratifs de 30 à 40 %.
  • Moldavie : instauration de conditions linguistiques pour les candidats à la nationalité.

Ces mesures illustrent une tendance européenne et occidentale à rendre l’accès aux passeports étrangers plus exigeant, affectant notamment les Israéliens en quête d’une issue hors du pays.

Une explosion des demandes malgré les obstacles

Les cabinets spécialisés israéliens rapportent une hausse spectaculaire des demandes de naturalisation depuis le déclenchement de la guerre sur Gaza.

Yoav Shtern, dirigeant d’une société aidant des familles israéliennes à obtenir la nationalité allemande, affirme que « le nombre de demandes a explosé depuis la dernière guerre — comme s’ils avaient appuyé sur un seul bouton et que les requêtes ont afflué de tous côtés ».

Pourtant, certaines agences sont confrontées à un quasi-ralentissement en raison des nouvelles exigences dans des pays comme la Roumanie et le Portugal, qui compliquent notablement le processus.

La demande récurrente de maîtrise linguistique (par exemple le B1 en roumain) oblige beaucoup d’intéressés, y compris des Israéliens d’origine roumaine, à investir du temps et de l’argent pour se rendre éligibles.

La Grèce, refuge silencieux et quête d’identité

Manifestation pro-palestinienne à Athènes

L’essor des départs vers la Grèce est particulièrement marquant depuis le 7 octobre 2023. Athènes et Thessalonique sont devenues des destinations privilégiées, non seulement pour l’investissement immobilier, mais aussi comme refuges psychologiques et sociaux.

Le correspondant du journal Haaretz en Grèce, Ishai Halper, décrit un déplacement discret mais profond de la carte migratoire israélienne vers ces villes. Les motifs vont au-delà de la recherche d’un passeport : il s’agit souvent de reconstruire une identité personnelle loin des fractures nationales et morales provoquées par la guerre.

  • Nombre croissant d’achats immobiliers par des Israéliens via des dispositifs de résidence.
  • Mélange de raisons économiques, familiales et d’ordre identitaire.
  • Tensions locales autour de la frontière entre critique politique d’Israël et inquiétudes liées à l’antisémitisme.

Balance migratoire négative et chiffres alarmants

Aéroport Ben Gourion

Les données officielles révèlent une hausse importante du nombre d’Israéliens partant pour de longues périodes sans intention claire de retour, créant un solde migratoire négatif inquiétant.

  • 2020–2024 : le Centre de recherches et d’informations de la Knesset indique un excédent de départs de près de 145 900 personnes par rapport aux retours.
  • 2022 : environ 59 400 personnes ont quitté Israël, soit une hausse de 44 % par rapport à 2021.
  • 2023 : 82 800 Israéliens ont émigré tandis que seulement 24 200 sont revenus, élargissant fortement l’écart.
  • Premiers huit mois de 2024 : près de 50 000 départs contre environ 12 000 retours.
  • Entre Rosh Hashana 2024 et l’année 2025, environ 79 000 Israéliens ont quitté le pays, un des chiffres les plus élevés de la dernière décennie, selon l’Autorité centrale des statistiques.

Parallèlement, la presse israélienne rapporte l’absence d’une stratégie gouvernementale claire pour freiner cette vague ou pour inciter au retour, alimentant les inquiétudes sur les conséquences démographiques et économiques à long terme.

source:https://www.aljazeera.net/politics/2025/10/28/%d9%87%d8%ac%d8%b1%d8%a9-%d8%a5%d8%b3%d8%b1%d8%a7%d8%a6%d9%8a%d9%84%d9%8a%d8%a9-%d9%85%d8%aa%d8%b2%d8%a7%d9%8a%d8%af%d8%a9-%d8%b1%d8%ba%d9%85-%d8%aa%d8%b4%d8%af%d9%8a%d8%af

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