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Le secteur de l’armement en Allemagne connaît une croissance exceptionnelle en 2024, portée par une hausse de 28 % des dépenses militaires. Cette dynamique s’inscrit dans un contexte de réarmement intensifié sous le nouveau gouvernement, avec des commandes en hausse et des investissements massifs dans les technologies de défense.
Un contexte politique favorable au réarmement
Au lendemain de son élection mouvementée, Friedrich Merz s’impose comme un acteur clé du réarmement allemand. Lors de son premier déplacement officiel à l’étranger, à Paris le 7 mai, il a rencontré Emmanuel Macron pour évoquer la défense et le renforcement des capacités militaires. Le président français a annoncé la création d’un conseil de défense et de sécurité franco-allemand, destiné à coordonner les réponses aux défis stratégiques communs.
Des dépenses militaires en forte augmentation
En 2024, l’Allemagne a réalisé un bond de 28 % de ses dépenses militaires, ce qui la place désormais au quatrième rang mondial des pays dépensant le plus pour leur armée. Cette hausse considérable bénéficie directement aux industriels de la défense, notamment à des groupes comme Hensoldt, spécialiste de l’électronique militaire, qui emploie 9 000 personnes.
Hensoldt, un acteur majeur de l’équipement militaire
Sur le site proche de Stuttgart, les ingénieurs de Hensoldt conçoivent et fabriquent des capteurs et systèmes optiques utilisés sur des équipements militaires comme les sous-marins et les chars Leopard 2. Le porte-parole Alexander Ogger souligne la portée européenne de leurs produits : « Il n’y a pratiquement aucun pays en Europe que nous ne fournissons pas ». Le groupe se focalise principalement sur les systèmes pour véhicules blindés, notamment les lunettes de visée.
Investissements colossaux et recrutement intensif
En 2024, les commandes ont enregistré une augmentation de 40 %, culminant à près de 3 milliards d’euros. Philipp Hermann, directeur commercial, explique que le conflit en Ukraine illustre la coexistence d’une guerre traditionnelle avec l’intégration de technologies avancées telles que les drones, les logiciels et l’intelligence artificielle, dans lesquelles les capteurs de Hensoldt jouent un rôle essentiel.
Pour répondre à cette demande croissante, Hensoldt a investi trois milliards d’euros et multiplie les embauches. Christina Canitz, directrice de la division Optronics, précise que 1 000 recrutements ont eu lieu l’an passé et autant sont prévus cette année. Le groupe tire profit d’un vivier de talents disponibles dans l’industrie automobile, actuellement en ralentissement, et prépare son installation dans une nouvelle usine en 2025.
Ambitions pour le futur
Hensoldt vise à doubler son chiffre d’affaires d’ici 2030, espérant atteindre 5 milliards d’euros. Cette ambition est soutenue par une forte confiance des investisseurs : le cours de l’action du groupe a plus que doublé depuis le début de l’année 2024, témoignant de la vigueur du secteur de l’armement allemand dans un contexte international tendu.