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Histoire et rôle du mouvement Amal au Liban
Le mouvement Amal est un mouvement politique chiite libanais, fondé par le leader chiite Moussa Sadr en 1975, lors du déclenchement de la guerre civile libanaise. Ce mouvement a connu d’importantes transformations au fil des décennies et est devenu un acteur clé de la vie politique et militaire au Liban.
Engagement militaire et politique
Le mouvement Amal a participé à de nombreuses initiatives et opérations militaires, notamment la « guerre des camps », l’accord de Taëf, et le déclenchement de la « guerre des frères » avec Hezbollah. En outre, le mouvement Amal a été impliqué dans des affrontements avec Israël lors de la guerre de 2006, tout en soutenant l’opération Tsunami d’Al-Aqsa, lancée par la résistance palestinienne dans la bande de Gaza le 7 octobre 2023.
Origines et fondation
En 1943, le système politique au Liban était réparti sur une base confessionnelle, suivant le recensement de 1932. Dans les années 1970, des changements démographiques significatifs ont conduit la communauté chiite à revendiquer une redistribution des pouvoirs et une meilleure représentation politique et économique.
En 1974, Moussa Sadr a annoncé la création du mouvement « des opprimés » lors de deux rassemblements à Baalbek et à Sour, visant à défendre les droits des chiites au Liban. Suite à l’éclatement de la guerre civile libanaise, il a fondé le mouvement « des brigades de résistance libanaise » (Amal) le 6 juillet 1975, qui est devenu l’aile militaire du mouvement des opprimés.
Idéologie et objectifs
Le mouvement Amal est lié à la communauté chiite et vise à soutenir les droits des chiites au Liban, ainsi qu’à promouvoir leur justice sociale. Le mouvement affirme que « la défense des intérêts nationaux et la libération des terres arabes font partie de ses engagements nationaux ». Il considère également que la libération de la Palestine est une de ses priorités.
Figures emblématiques
- Moussa Sadr – Né le 15 mars 1928 à Qom, il a joué un rôle clé dans la fondation d’Amal et a disparu en 1978 au Liban.
- Nabih Berri – Né le 28 janvier 1938 à Freetown, en Sierra Leone, il est devenu un proche de Sadr et a pris la direction d’Amal après la disparition de ce dernier.
- Daoud Daoud – Né en 1944 dans le village de Tabrikha, il a occupé des postes clés au sein d’Amal avant d’être assassiné en 1988.
- Hussein el-Husseini – Né le 15 avril 1937, il a présidé le mouvement entre 1978 et 1980 avant de démissionner en raison de divergences sur l’implication du mouvement dans la guerre civile.
Moments clés
Après le déclenchement de la guerre civile libanaise, Moussa Sadr a mis en garde contre les conflits confessionnels, qu’il considérait comme artificiels. Il a organisé des rencontres avec les leaders de la résistance palestinienne pour tenter de réduire les tensions internes.
Le mouvement a soutenu l’intervention de la Syrie au Liban, ce qui a réduit sa popularité parmi certaines factions du peuple libanais. Après la disparition de Sadr, Hussein el-Husseini a pris la tête du mouvement, suivi par Nabih Berri.
Amal a joué un rôle central lors de la signature de l’accord de Taëf en 1989, qui a mis fin à la guerre civile libanaise, et a été actif dans la résistance contre l’agression israélienne, notamment lors de la guerre de 2006.
Relations avec Hezbollah
En 1982, un schisme est survenu au sein du mouvement, aboutissant à la formation d’une faction fractionnée soutenue par l’Iran, qui a fondé Hezbollah. Des affrontements ont opposé les deux groupes, culminant lors de la « guerre des frères ».
Les pertes humaines étaient considérables, avec environ 2500 morts et 5000 blessés, ainsi qu’un profond impact sur la communauté chiite. Des conflits sporadiques entre Amal et Hezbollah ont persisté au fil des ans.