Impact du succès d’Odinga sur la politique kenyane et l’UA
Le journal kényan « Star » a publié un rapport sur l’impact des résultats du candidat kényan Rayla Odinga lors des élections au poste de président de la Commission de l’Union Africaine, prévues durant le sommet africain à Addis-Abeba la semaine prochaine, sur la politique intérieure au Kenya, dans le contexte de la concurrence acharnée en Afrique pour ce poste.
Le Kenya se présente pour la seconde fois à ce poste, après la nomination de l’ancien président Uhuru Kenyatta pour Amina Mohammed en 2016. Les chefs d’État africains doivent élire le successeur de Moussa Faki Mahamat lors de la 38e session ordinaire de l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement à Addis-Abeba, les 15 et 16 février.
Une concurrence intense
Odinga fait face à une forte concurrence de la part du ministre des Affaires étrangères de Djibouti, Mahmoud Ali Youssouf, et de l’ancien ministre des Affaires étrangères de Madagascar, Richard Randriamandresy. Youssouf est perçu comme bénéficiant d’un large soutien des pays islamiques et arabes.
La campagne d’Odinga, dirigée par l’ancien ambassadeur aux États-Unis, Elkanah Odimbo, et le secrétaire d’État, Kuria Singoi, a rapporté que sa candidature bénéficie jusqu’à présent du soutien d’au moins 28 pays.
Avec ce nombre, Odinga n’a besoin que du soutien de quelques autres pays pour garantir une victoire dès le premier tour, nécessitant une majorité des deux tiers des voix des 48 pays ayant le droit de vote au sein de l’Union Africaine.
Le président de la nouvelle commission sera confronté à d’énormes défis, tels que la pauvreté, le chômage, la dette, l’insécurité, l’analphabétisme, la dégradation des services de santé et les besoins énergétiques du continent.
Odinga, en tant que défenseur éminent de l’unité africaine, a promis d’accélérer le développement, de renforcer l’autonomie, l’unité et la durabilité.
Le politologue Fred Sasia a déclaré au journal « Star » que cette élection aura un impact significatif sur la politique kenyane. Il a affirmé : « La victoire de Rayla ne sera pas seulement une victoire personnelle, mais aussi un fort coup de pouce pour son parti, garantissant ainsi la continuité de son influence sur la scène politique nationale. »
Il a également souligné que le président William Ruto et ses alliés sont pleinement conscients que l’ascension de Rayla à ce poste pourrait renforcer son soutien dans les régions Luo Nyanza et l’ouest du Kenya lors des élections de 2027. C’est pourquoi Ruto semble avoir apporté un soutien implicite à la campagne d’Odinga pour des raisons stratégiques.
Cependant, le parti Orange Democratic Movement, dirigé par Odinga, a affirmé qu’il présenterait des candidats pour tous les postes électifs, y compris un candidat à la présidence.
Odinga a confirmé que sa victoire ou sa défaite n’affecterait pas sa poursuite d’activités politiques au Kenya.
D’un autre côté, le politologue Daniel Orougo pense que la victoire d’Odinga signifierait son retrait définitif de la politique kenyane active, bien qu’il pourrait conserver une influence sur la gestion des affaires du parti depuis Addis-Abeba.
Orougo a ajouté que le succès d’Odinga pourrait avoir un impact indirect sur la position de Ruto en redéfinissant les alliances politiques avant les élections de 2027.