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Des centaines de manifestants ont participé, dès le deuxième jour de la COP30 à Belém, à une mobilisation conduite par des peuples indigènes qui a culminé par l’intrusion d’un groupe de protestataires sur le site de la conférence.
Les revendications portent sur la protection des territoires, l’arrêt des activités extractives et l’exigence d’actes concrets face à l’urgence climatique. Ce mouvement met en lumière les tensions entre la présence affichée des voix autochtones à la COP30 et la réalité des menaces qui pèsent sur leurs terres.
Incursion et déroulement de la manifestation
Mardi soir, des dizaines de manifestants indigènes ont forcé l’entrée du site de la 30e conférence annuelle des Nations unies sur le climat après une marche rassemblant plusieurs centaines de personnes.
Selon un porte-parole de l’ONU chargé de la sécurité à l’intérieur du lieu, « un groupe de protestataires a franchi les barrières de sécurité à l’entrée principale de la COP, causant des blessures légères à deux agents de sécurité et des dommages mineurs au site ».
- La manifestation visait notamment à dénoncer la priorité accordée au financement climatique au détriment des droits territoriaux.
- Les protestataires réclament une protection effective contre l’agrobusiness, l’exploration pétrolière, l’exploitation minière illégale et l’exploitation forestière illégale.
Messages et revendications des leaders indigènes
« Nous ne pouvons pas manger de l’argent », a déclaré Gilmar, un leader indigène de la communauté Tupinamba près de l’estuaire du Tapajós, dénonçant l’accent mis sur les financements plutôt que sur la préservation des territoires.
Les manifestants demandent en priorité l’exclusion des territoires indigènes des activités minières et extractives, et la garantie du contrôle territorial par les peuples autochtones.
- Exclusion des territoires indigènes des concessions minières et pétrolières.
- Protection contre l’agrobusiness et les exploitations illégales.
- Reconnaissance et respect des droits fonciers ancestraux.
Appels collectifs et rôle de l’Amazonie
Dans une déclaration commune publiée avant la conférence, les peuples indigènes de l’Amazonie et de tous les biomes du Brésil ont souligné l’importance de protéger les territoires autochtones.
L’Amazonie, définie comme un puits de carbone stockant environ 340 millions de tonnes de dioxyde de carbone, est présentée par ces communautés comme l’une des stratégies d’atténuation et d’adaptation les plus efficaces face au changement climatique.
La flottille Yaku Mama et la présence industrielle
La flottille Yaku Mama, arrivée à la conférence après avoir parcouru près de 3 000 km le long de l’Amazone, symbolise la mobilisation indigène pour défendre la nature au bénéfice de l’humanité entière.
Leo Cerda, organisateur de la flottille, a rappelé que les États veulent souvent accéder aux ressources naturelles sans garantir les droits des peuples indigènes. Il a aussi insisté sur la nécessité d’une présence indigène aux tables de négociation.
Parallèlement, l’entreprise pétrolière nationale brésilienne Petrobras a obtenu une licence pour démarrer des forages exploratoires offshore près de l’embouchure de l’Amazone, une décision critiquée par les manifestants.
Contexte international et participation à la COP30
La COP30 réunit des représentants de 195 pays, mais se déroule dans un contexte marqué par l’absence notable des États-Unis, et par la participation active d’intérêts industriels historiques, dont le lobby des énergies fossiles.
Des observateurs ont souligné la présence importante de lobbyistes du secteur des combustibles fossiles lors des sommets climatiques récents, ce que dénoncent les groupes autochtones.
Par ailleurs, cette réunion intervient après une décision majeure de la Cour internationale de justice (CIJ) rappelant l’urgence climatique et le devoir des États de respecter leurs engagements climatiques sous peine de contrevenir au droit international.
Actions en cours et perspectives
Les protestations se poursuivent en marge et à l’intérieur du site, avec des actions rotatives pour maintenir la pression sur les négociateurs et les gouvernements.
Les leaders indigènes réclament non seulement des discours et de la reconnaissance symbolique, mais des mesures concrètes pour sécuriser les territoires, interdire les activités extractives et garantir des politiques climatiques incluant les peuples autochtones.
Photo: manifestants, y compris des peuples indigènes, lors d’une démonstration en marge de la COP30 à Belém, Brésil, le 11 novembre 2025. (REUTERS/Anderson Coelho)
