Plus de deux mois après le passage dévastateur de l’Hurricane Melissa, la Jamaïque s’enfonce dans une précarité alarmante. Alors que le gouvernement identifie plus de 600 000 personnes dans le besoin, la distribution de l’aide alimentaire s’avère critique et insuffisante, laissant une large partie de la population livrée à elle-même durant les fêtes de fin d’année.
Une aide humanitaire en Jamaïque au compte-gouttes
Depuis que l’ouragan a touché terre le 28 octobre dernier, la gestion de la crise alimentaire en Jamaïque suscite de vives inquiétudes. Selon les données disponibles, l’État ne parvient à fournir une assistance régulière qu’à environ un quart des sinistrés recensés. Cette situation place des centaines de milliers de résidents dans une insécurité nutritionnelle majeure.

Une analyse menée par le média 18º North, basée sur les divulgations de l’Office of Disaster Preparedness and Emergency Management (ODPEM), met en lumière l’ampleur du déficit logistique. Au 24 décembre, l’organisme public chargé des secours n’avait distribué qu’environ 396 000 colis alimentaires.
Le ratio établi par les autorités souligne la précarité de l’aide : chaque colis est conçu pour nourrir quatre personnes, mais pour une durée maximale de cinq jours. Compte tenu du temps écoulé depuis la catastrophe, le volume distribué est mathématiquement insuffisant pour couvrir les besoins continus de la population affectée.
Un effondrement logistique en pleine période de Noël
La situation s’est particulièrement dégradée au cours des deux dernières semaines, une période pourtant critique à l’approche de Noël. Les rapports indiquent un ralentissement drastique des opérations de secours pilotées par l’ODPEM, une entité placée sous l’autorité directe du bureau du Premier ministre.
Les chiffres rapportés sont saisissants : sur une seule journée la semaine dernière, l’agence n’a livré que 625 colis répartis sur 74 communautés. Ce volume dérisoire, face à l’immensité des besoins provoqués par l’Hurricane Melissa, n’a pour l’instant fait l’objet d’aucune explication officielle de la part des autorités, malgré les nombreuses sollicitations.
Cette défaillance dans la chaîne d’approvisionnement accentue le désespoir des communautés isolées, comme celles observées dans la paroisse de Westmoreland, où des habitants sont contraints de descendre des collines pour implorer de l’aide le long des routes principales.