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Après onze semaines de blocus strict, Israël a autorisé l’entrée d’environ 100 camions d’aide humanitaire dans la bande de Gaza, mais seulement cinq d’entre eux sont effectivement parvenus à destination. Ce chiffre, bien en deçà des besoins réels, souligne la gravité de la situation humanitaire dans la région.
Un porte-parole des Nations unies pour les affaires humanitaires, Jens Laerke, a confirmé lors d’une conférence de presse à Genève que neuf camions étaient autorisés à entrer lundi, mais que seuls cinq ont franchi le passage de Kerem Shalom, principal point d’entrée des aides.
Distribution et contenu des aides
Selon Jens Laerke, la demande d’autorisation a été intensifiée et ce nombre pourrait être multiplié dans les jours à venir, avec une approbation d’environ 100 camions. Une fois rassemblées, ces aides seront distribuées via un système qui a prouvé son efficacité.
Les cargaisons comprennent principalement de la nourriture destinée aux enfants, une catégorie particulièrement vulnérable dans ce contexte de crise alimentaire exacerbée par le blocus.
Crise nutritionnelle et inquiétudes sanitaires
Les taux de malnutrition à Gaza ont augmenté de manière alarmante durant le siège israélien. Akihiro Seta, directeur de la santé de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), a averti que si la pénurie alimentaire persistait, la situation pourrait devenir incontrôlable.
Les données collectées jusqu’à fin avril signalent déjà une hausse préoccupante du sous-nutrition et une aggravation continue des conditions de vie des habitants de Gaza.
Réactions internationales
Malgré l’autorisation d’entrée d’une partie des aides, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé que les quantités autorisées restent insuffisantes pour répondre aux besoins.
Kadri Kallas, commissaire à la politique étrangère de l’Union européenne, a qualifié cette aide d’« une goutte d’eau dans l’océan » face à l’ampleur de la crise.
Les responsables politiques de plusieurs pays européens ont exprimé leur profonde inquiétude :
- Espen Barth, ministre norvégien des Affaires étrangères, a décrit la situation à Gaza comme catastrophique et a souligné l’urgence d’acheminer de l’aide.
- José Manuel Albares, son homologue espagnol, a insisté sur la nécessité d’autoriser immédiatement l’entrée des aides humanitaires.
- Caspar Veldkamp, ministre néerlandais des Affaires étrangères, a appelé à un cessez-le-feu et à l’entrée sans condition des aides dans la bande de Gaza.
Alerte de l’UNRWA sur une crise humanitaire majeure
L’UNRWA a mis en garde contre la pire crise humanitaire que Gaza ait connue depuis le début de l’offensive israélienne du 7 octobre 2023. Un post publié sur sa page Facebook décrit les lourds dégâts causés par les bombardements intensifs aériens, terrestres et maritimes, provoquant des centaines de morts et un déplacement massif des populations.
L’agence appelle à un soutien massif, ininterrompu et sans entraves, pour contenir la propagation de la famine. Elle insiste également sur la nécessité de dépolitiser les aides humanitaires afin d’éviter une aggravation quotidienne de la situation.
Philippe Lazzarini, commissaire général de l’UNRWA, a souligné que le président américain Donald Trump dispose d’une influence politique suffisante pour changer le cours des événements et faire lever le blocus, garantissant ainsi l’acheminement des aides nécessaires.
Dans une déclaration à la presse, M. Lazzarini a dénoncé l’usage politique et militaire de la faim, et a insisté sur la nécessité impérative d’un soutien continu et sans délai pour inverser la tendance alarmante qui se dessine à Gaza.
Une population en danger
Plus de deux millions de Palestiniens à Gaza subissent une crise humanitaire sans précédent, aggravée par les restrictions imposées par Israël depuis mars dernier sur l’entrée des aides.
Ce blocus a accentué les souffrances des habitants confrontés à ce que de nombreux observateurs qualifient de génocide, avec plus de 174 000 Palestiniens tués ou blessés, dont une majorité d’enfants et de femmes, ainsi que plus de 11 000 disparus depuis octobre 2023.