Table of Contents
Israël : Netanyahu refuse de stopper la guerre à Gaza, enjeux politiques
Selon l’analyste politique israélien Yoni Ben Menachem, il est erroné de croire, comme certains militaires ou politiciens à Tel-Aviv l’affirment, que le mouvement Hamas est incapable de gouverner la bande de Gaza.
Dans une interview accordée à l’agence Anadolu, l’ancien directeur général de la « Radiodiffusion israélienne » prédit que le massacre perpétré par Israël contre les Palestiniens à Gaza pourrait se prolonger, dans l’espoir d’obtenir des résultats qui empêcheraient la chute du gouvernement de Benjamin Netanyahu.
Des tunnels et des combattants toujours actifs à Gaza
Ben Menachem souligne que les renseignements indiquent qu’environ 500 kilomètres de tunnels subsistent dans la bande de Gaza, ainsi que la présence de près de 20 000 combattants affiliés au Hamas.
- Il qualifie ces chiffres de « scandale », révélant que la guerre qui dure depuis dix-neuf mois n’a pas réellement permis de réaliser des avancées significatives.
- Cette situation met en question l’efficacité militaire israélienne et la stratégie adoptée jusqu’à présent.
Une guerre déterminante pour Netanyahu et les élections à venir
Pour Ben Menachem, la capacité de Netanyahu à obtenir des résultats dans la bande de Gaza représente la seule chance pour lui de remporter les prochaines élections prévues pour la fin de l’année prochaine.
Le mandat officiel du gouvernement actuel est d’une durée d’une année, et si Netanyahu ne parvient pas à éliminer complètement le Hamas dans ce laps de temps, il risque de perdre le pouvoir lors des scrutins.
Pressions des extrémistes de droite sur Netanyahu
L’analyste estime que Netanyahu justifie ses positions dures dans la guerre contre Gaza en cédant aux pressions des partis de droite radicale au sein de son gouvernement.
- Il cite notamment Itamar Ben-Gvir, ministre de la Sécurité nationale et chef du parti « La Force juive », ainsi que Bezalel Smotrich, ministre des Finances et leader du parti « Sionisme religieux ».
- Ces figures réclament la poursuite du conflit, voire l’occupation complète de la bande de Gaza et l’instauration d’un régime militaire israélien.
Ben Menachem précise que plusieurs factions au sein du gouvernement souhaitent imposer un contrôle militaire strict sur Gaza, ce qui impliquerait une occupation israélienne.
Les coûts et risques d’une occupation de Gaza
L’occupation de la bande de Gaza serait cependant lourde de conséquences pour Israël :
- Les responsabilités liées à la gestion quotidienne de la vie des Gazaouis.
- Les pertes militaires attendues en raison des attaques probables contre l’armée israélienne.
- Un coût financier important.
Concernant une éventuelle opération militaire terrestre à grande échelle, Ben Menachem estime qu’il s’agira plutôt d’une progression graduelle, non d’une offensive massive et soudaine.
Les divergences sur l’aide humanitaire à Gaza
Sur la controverse interne à Israël au sujet de l’acheminement de l’aide humanitaire vers Gaza, Ben Menachem note l’existence d’une opposition forte :
- Certains considèrent que laisser entrer cette aide représente une forme de pression sur le Hamas pour qu’il accepte les conditions israéliennes d’échange et de cessez-le-feu.
- Au sein du « Cabinet de sécurité restreint » (le « kabinett »), certains membres estiment que si l’aide est autorisée, l’armée israélienne devrait superviser sa distribution.
Or, selon Ben Menachem, l’armée refuse actuellement d’assumer cette responsabilité.
Relations Netanyahu-Trump, pas de crise en vue
Enfin, Ben Menachem ne prévoit pas de crise entre Benjamin Netanyahu et le président américain Donald Trump à propos de la guerre à Gaza.
Cette analyse suggère une continuité dans la coordination entre les deux dirigeants malgré les tensions internationales liées au conflit.