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La France intègre le consentement explicite dans la définition pénale du viol

by charles
France

La France fait évoluer son droit pénal en intégrant le consentement explicite dans la définition du viol et des violences sexuelles. Le texte, issu d’un travail parlementaire transpartisan, précise que le consentement doit être libre et éclairé, préalable et révocable. Cette révision vise à clarifier les éléments constitutifs des actes sexuels et à renforcer la lutte contre les violences sexistes. Des voix s’interrogent sur les conséquences pratiques et les garanties procédurales, tandis que certains partis demeurent opposés.

En France, le consentement intègre la définition pénale du viol

Le texte précise que le consentement sera clairement défini par le futur code pénal comme étant « libre et éclairé, spécifique, préalable et révocable ». Cet alignement avec les engagements internationaux et la jurisprudence renforce la cohérence du cadre légal.

Selon les députés, le vote à l’Assemblée nationale s’est traduit par 115 voix pour et 31 voix contre, les opposants étant principalement des élus du Rassemblement national et de leurs alliés. Le texte a ensuite été présenté comme un aboutissement d’un travail mené entre l’Assemblée et le Sénat. Le gouvernement a défendu la réforme, avec le garde des Sceaux Gérald Darmanin et la ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes Aurore Bergé.

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Parlement en séance lors des débats sur le consentement

« Quand ça n’est pas non, ça ne veut pas dire que c’est oui », et « quand c’est oui, ce doit être un vrai oui », ont résumé Marie-Charlotte Garin et Véronique Riotton lors des ultimes débats à l’Assemblée nationale, selon des extraits cités par l’AFP. Quelques mois après le retentissant procès des viols de Mazan, sur lequel le consentement avait pris une place centrale, le droit pénal est clarifié et consolidé par l’avis du Conseil d’État, qui a renforcé la validité de la réforme.

Selon l’AFP, les débats ont mis en lumière le soutien du gouvernement et de la majorité, qui affirment que le texte répond à une évolution de la société et à une dynamique européenne, comme en témoignent les exemples cités de Suède, d’Espagne et de Norvège.

Réactions et enjeux autour du texte

Le Rassemblement national a dénoncé « une dérive morale et juridique sans précédent », et certains élus ont évoqué la complexité des enquêtes et des plaidoiries en lien avec la notion de consentement. « Les avocats devront désormais disséquer non plus la violence du coupable, mais les gestes, les mots, le silence de la personne qui se déclare victime », a commenté Sophie Blanc, députée RN.

Des ONG et associations appellent à accompagner la loi d’une véritable éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle et à former les magistrats et les forces de l’ordre. Lola Schulmann, chargée de plaidoyer chez Amnesty International France, a déclaré : « C’est une avancée historique », mais a ajouté que « le chemin est très long encore pour mettre fin à l’impunité concernant les violences sexistes et sexuelles ».

La Fédération nationale des centres d’information sur les droits des femmes et des familles (FNCIDFF) rappelle la nécessité d’accompagner la réforme par des outils d’accompagnement et de formation. Des observateurs soulignent que l’impact concret dépendra de la mise en œuvre et des suivis, et ils insistent sur l’importance d’une éducation plus large sur les rapports affectifs et sexuels.

Des voix indiquent que cette évolution s’inscrit dans une dynamique européenne, avec d’autres États ayant déjà modifié leur cadre légal. Le texte est perçu comme une étape vers une culture du consentement et une meilleure protection des victimes, mais les débats techniques et juridiques devraient se poursuivre dans les mois à venir.

Éléments du texte et effets attendus

Sur le plan opérationnel, le texte indique que le consentement est « libre et éclairé, spécifique, préalable et révocable », et précise que « il n’y a pas de consentement si l’acte à caractère sexuel est commis avec violence, contrainte, menace ou surprise ». Cette définition est censée être appréciée au regard des circonstances et ne peut être déduite du silence ou de l’absence de réaction de la victime.

Le gouvernement et les autorités entendent que cette reformulation clarifie les cas et renforce la protection des victimes, tout en prévoyant des mécanismes d’accompagnement, de formation et d’évaluation de l’impact. La mise en œuvre sera suivie afin de mesurer les effets sur la répression des violences sexuelles et sur la prévention, dans un cadre européen en évolution.

Le texte ne met pas fin à tous les débats et les observateurs soulignent que les résultats dépendront des pratiques judiciaires et policières, ainsi que de l’éducation du public. Le chemin vers l’objectif de réduire les impunités et de changer les mentalités demeure long, mais la réforme représente une étape majeure dans la protection des droits des victimes.

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