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La jeunesse de Gaza : voix du peuple au monde
Gaza – Une nouvelle bataille se joue pour les jeunes de la région, parallèlement à l’agression israélienne qui dure depuis près d’un an contre Gaza. Ils utilisent leurs téléphones portables pour sensibiliser le monde, en partageant des messages enveloppés de comédie noire, avec un ton accessible et proche du quotidien des gens.
Leurs messages ont atteint les téléphones de millions de personnes, suscitant une réaction inattendue et plaçant sur leurs épaules la responsabilité de continuer à faire entendre la voix de Gaza, la ville qu’ils ont choisi de ne pas quitter.
« Ice Coffee »
Depuis le toit de sa maison dans le camp de Jabalia au nord de Gaza, Abdel Rahman Batakh, connu sous le nom d’« Aboud », a décrit la situation sur le terrain le premier jour de la guerre. Il a comparé la réalité à une boisson « ice coffee » sucrée, en déclarant que « toutes les roquettes viennent de nous, pas vers nous ».
Les vidéos d’« Aboud » ont fait le tour du monde, le propulsant au rang de star de la comédie noire à Gaza. Malgré ses 19 ans, il ressent un profond besoin de transmettre un message fort : « Nous souffrons mais nous tenons bon ».
Refusant de se déplacer vers le sud, Aboud a préféré rester à Jabalia, même si cela a entraîné de lourdes conséquences, y compris la famine et la violence. « Nous ne sommes pas seulement voisins, nous sommes une famille qui partage tout, et chacun de nous s’inquiète pour les autres », explique-t-il.
Aboud rêve de créer sa propre entreprise après la guerre et de continuer à produire du contenu sur les réseaux sociaux, se considérant comme l’héritier de la journaliste de Al Jazeera, Shireen Abu Akleh, qu’il admire pour avoir été la voix de son peuple.
« Je ne prépare jamais mes vidéos », dit-il. « Quand une escalade se produit, je prends ma caméra et je partage ce que je ressens de manière spontanée, sans préparation. »
Jaber, le consolateur
Mohammed Zaiter, connu sous le nom de « Jaber », est un artiste qui fusionne ses études en soins infirmiers et en médias pour raconter des histoires de souffrance avec espoir. Il choisit de se concentrer sur les récits de ceux qui l’entourent, mettant en avant leur résilience malgré les atrocités de la guerre.
Jaber, qui a perdu plus de 25 membres de sa famille et a vu sa maison détruite, déclare : « Je reste ici parce que je ne peux pas tolérer l’idée de quitter les gens que j’aime. » Sa proximité avec les habitants lui permet de partager leur douleur et leur espoir à travers des vidéos touchantes.
« Les moments de déplacement sont catastrophiques et me laissent un sentiment d’impuissance », dit-il. Jaber continue à produire du contenu, même si cela devient de plus en plus ardu en temps de guerre, car il considère cela comme une nécessité vitale.
« Malte de Gaza »
Ahmed Jumaa, qui était proche de terminer ses études universitaires, a vu ses projets réduits à néant par la guerre. Contraint de déménager vers le sud avec sa mère, il a commencé à partager des vidéos qui capturent la réalité des déplacés avec humour et authenticité.
Ses vidéos reflètent les défis quotidiens auxquels font face les Gazaouis, tels que la recherche d’eau potable et de nourriture. Il appelle cette zone de rassemblement le « Malte de Gaza », où les gens se retrouvent pour respirer un peu d’air frais sur la plage, malgré les difficultés.
Ahmed s’immerge dans la vie des gens, acquérant des compétences sociales et psychologiques qui lui manquaient auparavant. Avec une touche comique, il rend compte des luttes et des espoirs des Gazaouis, tout en préservant l’esprit de communauté et de solidarité.