Home Actualité L’art face au bruit une pièce au cœur du marché d’Attaba

L’art face au bruit une pièce au cœur du marché d’Attaba

by Sara
L'art face au bruit une pièce au cœur du marché d'Attaba

L’art face au bruit : une pièce au cœur du marché d’Attaba

Le théâtre national en Égypte est situé au cœur de la place d’Attaba, l’un des marchés de vendeurs ambulants les plus célèbres et animés du Caire. À proximité se trouve le théâtre Al-Taliyah, qui a vu le jour dans les années 1960 sous le nom de « Théâtre de poche ». Ce lieu, bondé de marchands et de gens venus des zones rurales ou partant vers l’inconnu, se retrouve au centre de l’expérience théâtrale égyptienne.

Le Théâtre de poche a été le berceau des expérimentations dans le domaine théâtral, dirigé successivement par les artistes Saad Erdash et Karam Motawe. Al-Taliyah a apporté une vision égyptienne du théâtre mondial, intégrant la dynamique du mouvement théâtral européen tout en s’éloignant des œuvres d’auteurs arabes. Ce n’est qu’après la défaite de 1967 que la première pièce arabe d’un auteur algérien sur la résistance contre le colonisateur a été présentée.

Une expérience opera-théâtrale au marché d’Attaba

La pièce « Opéra d’Attaba », mise en scène par Hani Afifi, illustre l’esprit d’expérimentation qui a été établi par Erdash. Elle représente un modèle d’hybridation théâtrale, se basant sur une tradition européenne ancienne qui a émergé dans la rue et qui a ensuite conquis le monde. Pour la première fois, cette pièce introduit le chant lyrique à un public composé de vendeurs ambulants et de simples visiteurs du marché d’Attaba.

La mise en scène commence par des artistes chantant des airs lyriques en plein marché, où les voix se déplacent progressivement d’un bruit constant vers un silence absolu, ne laissant place qu’à l’art.

Opéra d'Attaba

Le contraste entre culture et populisme

Après une première scène qui se déroule dans la rue, la pièce se déplace sur la scène, y introduisant l’agitation du marché. Ce contraste met en lumière l’isolement des intellectuels, en face des marchands qui pénètrent cette solitude pour comprendre ce qui se passe sur scène. Les événements de la pièce commencent alors.

Les arts traditionnels face à l’élitisme

Selon Hani Afifi, « le théâtre est le père des arts et doit le rester. Malheureusement, il y a une coupure entre la rue et le théâtre, qui est souvent perçu comme un art élitiste, alors qu’il ne l’a jamais été. » Cette dernière œuvre qu’il présente au Théâtre Al-Taliyah, la treizième de sa carrière, est l’une des plus importantes. Elle établit un lien entre la réalité des intellectuels et leur distance par rapport à la société.

Hani Afifi, metteur en scène

Une reception inattendue

La pièce a surpris Afifi, en particulier par l’accueil qu’elle a reçu des gens ordinaires, ceux qui ne sont pas habitués au théâtre. Souvent, ces personnes manifestent une émotion, passant de la surprise à la joie devant ces performances lyriques dans la rue, rappelant les jours glorieux du théâtre et de l’opéra égyptiens qui étaient accessibles au grand public.

Les défis du théâtre contemporain

Afifi ne pense pas que le prix des billets soit la seule raison de la diminution de l’intérêt pour le théâtre. Beaucoup de gens sont prêts à dépenser des sommes élevées pour des repas ou des soirées au cinéma ou dans d’autres divertissements. Pour lui, le véritable problème réside dans l’absence d’intérêt des nouvelles générations d’acteurs pour la valeur durable du théâtre.

Pour le moment, « Opéra d’Attaba » continuera d’être présenté au Théâtre Al-Taliyah après le Festival égyptien du théâtre expérimental. Les horaires des prochaines représentations seront annoncés par le metteur en scène, qui note que « la pièce a été spécifiquement conçue pour le Théâtre Al-Taliyah et qu’il n’y a pas encore de possibilité de la présenter sur d’autres scènes ».

You may also like

Leave a Comment

Droits d’auteur © 2024 – onemedia.fr – Tous droits réservés