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À l’occasion du 80e anniversaire de la Libération, un retour sur l’histoire méconnue du camp de réfugiés espagnols de Montendre en Charente-Maritime met en lumière un épisode poignant de solidarité face à l’exil durant la Seconde Guerre mondiale.
Un accueil précoce des réfugiés espagnols en Charente-Maritime
Dès 1936, face à la guerre civile espagnole, La Rochelle et La Pallice s’organisent pour accueillir les premiers réfugiés, principalement des civils et des enfants du Pays basque. Rapidement, des combattants républicains, fuyant les persécutions, rejoignent ces exilés. Malgré la méfiance générée par leur engagement politique, ils constituent une main-d’œuvre essentielle alors que beaucoup de Français sont mobilisés ou prisonniers.
La création du camp de Montendre
Dans ce contexte, deux camps d’internement sont établis en Charente-Maritime : Montguyon en septembre 1939, puis Montendre en juin 1940. Le camp de Montendre, implanté à quelques centaines de mètres de la gare, est d’abord destiné à héberger des réfugiés de l’est de la France. Il est rapidement transformé en camp d’asile pour les réfugiés espagnols.
Le camp se compose de 22 baraquements entourés de barbelés et de postes de guet, avec une capacité d’accueil pouvant atteindre 650 personnes, qu’elles soient seules ou en famille.
Des conditions de vie strictes mais humaines
La surveillance du camp est confiée à un maréchal des logis chef, quelques gendarmes armés et huit surveillants non armés. Les réfugiés, habillés en civil et sans matricule, sont réquisitionnés pour des travaux divers : au camp d’aviation allemand de Bussac-Forêt, dans des entreprises françaises en collaboration avec l’occupant, ou encore dans des fermes locales.
Ils perçoivent un salaire égal à celui d’un ouvrier français, témoignant d’un certain respect malgré des conditions de vie strictes.
Une nouvelle fonction après la Libération
Le 1er septembre 1944, lors de la libération de Montendre par les Forces françaises de l’intérieur (FFI), le camp change de vocation. Il devient un lieu d’internement pour des prisonniers de guerre allemands jusqu’en 1947, marquant une transition historique importante.
Un lieu de mémoire essentiel
Officiellement appelé « camp de rassemblement des asilés espagnols de Montendre », ce site est communément désigné par les habitants comme le « camp de réfugiés espagnols ». Bien que peu connu, il demeure un témoignage fort de l’accueil réservé aux réfugiés et des épreuves surmontées pendant cette période troublée.