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Le Mosquée Qalaoun : Un Héritage Mamelouk à Jérusalem
La Mosquée Qalaoun, également connue sous le nom de mosquée Al-Mansouri, est l’un des monuments historiques islamiques les plus remarquables de Jérusalem. Elle porte le nom du sultan Al-Mansour Saïf ad-Din Qalaoun, un des plus éminents sultans de la dynastie mamelouke, et reflète une période importante de l’histoire islamique de la ville. En effet, les mamelouks ont joué un rôle crucial dans le développement et la protection de Jérusalem.
Localisation
La Mosquée Qalaoun est située à l’intérieur des murs de la vieille ville de Jérusalem, dans le quartier chrétien, à proximité de la mosquée Khanqah, de la mosquée Omar ibn al-Khattab, et de la mosquée Al-Hayat. Elle se trouve à quelques pas de la Porte Nouvelle, précisément sur la route de Saint François, en face du grand couvent latin.
Dénomination
La mosquée a été nommée d’après son fondateur et bienfaiteur, le sultan mamelouk Al-Mansour Saïf ad-Din Qalaoun (678-689 AH / 1279-1290 AD). Elle a été construite en 686 AH / 1287 AD pour témoigner de l’héritage du sultan dans la promotion du caractère islamique de la ville.
Histoire
La Mosquée Qalaoun est l’une des plus anciennes mosquées historiques de Jérusalem, datant de l’ère ottomane (1288 AD / 686 AH) et fondée par le Turc Sinan Khaikh. Elle a subi plusieurs rénovations, la dernière étant ordonnée par le sultan Qalaoun, dont elle a pris le nom.
Le lieu a traversé plusieurs étapes historiques, s’étendant à travers les époques mameloukes, ottomanes et la période du mandat britannique.
À l’époque du sultan Qalaoun, Jérusalem a connu un renouveau architectural, se traduisant par la construction de zawiyas, de takiyas, de khanqahs et de mosquées. La mosquée a été érigée sur deux niveaux, mais le niveau supérieur a été occupé par la suite par un couvent grec, où un siège pour les scouts a été établi.
Plusieurs tentatives ont été faites pour récupérer sa propriété, et un tribunal a été institué pour prouver que le niveau supérieur appartenait aux biens waqf islamiques, comme l’indique une inscription en pierre trouvée à gauche de l’entrée de la mosquée.
La direction des waqfs a installé une barrière en fer pour protéger la mosquée des tentatives de saisie, mais cette décision a été suspendue après l’occupation de Jérusalem en 1967.
La mosquée a connu une période d’abandon, ce qui a conduit à un changement de nom en mosquée Al-Qadiriya, d’après la zawiya soufie ottomane voisine. Elle a ensuite été restaurée et a repris son nom d’origine, la Mosquée Qalaoun Al-Mansouri.
Design et structure
La mosquée couvre une superficie de 40 mètres carrés et a une forme rectangulaire surmontée d’une voûte en berceau en arc de 12 mètres de long. Elle ne possède pas de minaret.
À l’intérieur, elle abrite un mihrab en pierre au milieu de la façade sud, ainsi qu’un petit ablution, avec la porte principale située sur le mur nord. À l’ouest, elle est adjacente au cimetière des moudjahidines, qui lui est associé.
Inscription mamelouke
L’orientaliste suisse spécialisé dans les inscriptions islamiques, Max van Berchem, a transféré une inscription fondatrice gravée sur six lignes, provenant de la façade de la mosquée Qalandon (mosquée Qalandari), située dans le quartier chrétien sur la route du couvent franciscain, près de la khanqah Salahiyya.
Cette inscription (mesurant 45 centimètres sur 86 centimètres) date de la rénovation de la mosquée ordonnée par le sultan Al-Mansour Saïf ad-Din Qalaoun en 688 AH / 1288 AD.
Elle indique que la construction de la mosquée a été renouvelée à l’époque du sultan Qalaoun et précise les biens waqf qui lui sont associés.
Violations sous l’occupation
La Mosquée Qalaoun souffre de fermetures en raison de la nécessité urgente de rénovations, les autorités israéliennes refusant de délivrer les permis nécessaires pour sa restauration, malgré la nomination d’un imam par les waqfs islamiques pour y diriger les prières de midi, d’après-midi et du soir.