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Léon Placek, rescapé de Bergen-Belsen et témoin de l’Histoire

by Sara
France

Témoignage de la Shoah : déporté à l’âge de dix ans au camp de Bergen‑Belsen en 1944, Léon Placek, aujourd’hui âgé de 92 ans, livre un récit sobre et exigeant ; il se dit « pessimiste au vu des guerres en cours sur tous les continents » et insiste sur la nécessité de transmettre la tolérance et la mémoire des camps avant que les témoins ne disparaissent.

Shoah : témoignage de Léon Placek, déporté en 1944 à Bergen‑Belsen

Léon Placek, rescapé de Bergen‑Belsen
Léon Placek a été déporté en 1944 au camp de Bergen‑Belsen. Il avait 10 ans. Philippe QUAISSE / PASCO pour La Croix

L’article rapporte les éléments essentiels du parcours de Léon Placek tels qu’il les a exposés. Déporté à l’âge de dix ans, il conserve le souvenir précis de cette bascule : de l’enfance à l’état d’« autre ». Il évoque la perte des repères et la compréhension progressive, à Drancy, de la réalité de l’emprisonnement en raison de son identité juive.

Ce qui l’a le plus marqué

« 10 ans, ce n’est pas 3 ans. À Drancy, je me rends compte que parce qu’on est juif, on est en prison. Qu’on ne peut pas sortir. Parce que nous sommes juifs. C’est la première fois que je le ressens comme ça. À l’école communale, même avec l’étoile jaune sur mon pardessus, je me sentais comme mes petits copains. Là, nous sommes devenus “les autres”. »

Ce témoignage met en lumière la conscience aiguë, chez un garçon de dix ans, d’être désormais stigmatisé. Léon Placek restitue la violence symbolique et la rupture sociale provoquées par les mesures antisémites ; il oppose l’expérience antérieure — où l’étoile jaune ne supprimait pas complètement l’identification aux pairs — à la réalité de la détention et de l’exclusion.

Il affirme aujourd’hui, à 92 ans, une lecture du présent marquée par l’inquiétude. Le texte rapporte qu’il se dit pessimiste face aux conflits qui se multiplient « sur tous les continents ». Ce constat accompagne son appel à la transmission : selon lui, garder vive la mémoire des camps est une responsabilité collective, d’autant plus pressante que les témoins directs sont âgés.

Mémoire, tolérance et attentes envers la jeunesse

Léon Placek souhaite transmettre la tolérance comme réponse à l’histoire qu’il a vécue. Il attend des jeunes qu’ils conservent la mémoire des camps, et qu’ils veillent à ce que ce souvenir reste vivant lorsque les survivants ne seront plus là pour en témoigner. Le propos, tel que rapporté, insiste sur la continuité de la mémoire comme devoir civique et éthique.

Le récit met également en évidence la simplicité et la fermeté du message : la transmission ne repose pas seulement sur des dates ou des lieux, mais sur la compréhension humaine de ce que signifient l’exclusion et la persécution. Dans ses interventions, Léon Placek associe la fidélité au souvenir à la promotion de la tolérance auprès des générations qui suivent.

En reprenant ses paroles et son parcours, le texte souligne l’importance de l’écoute des témoins de la Shoah. Leur parole, fragile et précieuse, sert de pont entre le passé et le présent ; elle est présentée ici comme une ressource essentielle pour la mémoire collective et pour l’éducation à la dignité humaine.

source:https://www.la-croix.com/culture/leon-placek-rescape-des-camps-il-fallait-croire-que-nous-etions-invincibles-20250820

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