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Les craintes de Netanyahou face à l’accord avec Hamas
La mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu entre le mouvement Hamas et l’occupation israélienne a connu une stagnation ces dernières semaines, malgré la persistance des communications politiques. Cette situation est attribuée à l’évitement de Netanyahou et à son manque d’engagement, notamment son refus d’entrer dans la seconde phase de l’accord, tout en cherchant à prolonger la première phase et à continuer de libérer des prisonniers comme condition pour permettre le retour des aides et des médicaments dans la région.
La gravité de l’idée de prolongement, que Netanyahou essaie de mettre en œuvre, est qu’elle ne l’oblige pas à respecter les engagements de l’accord original, en particulier la promesse de mettre fin à l’agression et de se retirer complètement de la bande de Gaza pour commencer la reconstruction. Cela crée également un nouveau cadre où l’aide est conditionnée par la libération de prisonniers par étapes, afin de retirer la carte de la force et du garant réel du côté palestinien.
Netanyahou et sa tentative d’évasion
Netanyahou préfère éviter de respecter l’accord de cessez-le-feu qu’il a signé sous la pression de l’émissaire américain, Steve Witkoff, pour plusieurs raisons, dont les plus importantes sont :
- Premièrement : Son engagement à mettre fin à la guerre à Gaza et à se retirer complètement, selon l’accord, pourrait entraîner l’effondrement de sa coalition gouvernementale, le forçant à des élections parlementaires où il est peu probable qu’il remporte, le transformant ainsi en minorité à la Knesset et mettant fin à sa carrière politique malheureuse.
- Deuxièmement : Netanyahou pourrait faire face à une enquête officielle, qui pourrait le tenir responsable des échecs survenus le 7 octobre (l’attaque de l’Aqsa) et de son incapacité à atteindre les objectifs de la guerre brutale contre Gaza, qui ont eu des conséquences stratégiques sur Israël, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.
- Troisièmement : L’accord est considéré par l’extrême droite israélienne comme une défaite historique pour Israël, qui a échoué dans sa guerre contre Gaza, perdant son image de puissance dissuasive respectée au Moyen-Orient, alors que son armée perd sa réputation d’armée invincible, dans un contexte où la Cour internationale de justice examine les accusations d’Israël pour génocide, et où le Premier ministre Netanyahou est sous le coup d’un mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre.
Les intérêts américains et la dynamique avec Hamas
Ces raisons pour l’extrême droite israélienne ne correspondent pas nécessairement à la perspective de l’administration américaine, qui cherche à :
- Arrêter la guerre à Gaza, car sa poursuite pourrait avoir des répercussions négatives sur la visite du président Trump en Arabie Saoudite dans un mois ou un mois et demi, alors qu’il cherche à établir des partenariats économiques et à instaurer « la paix » par la normalisation avec Israël.
- Libérer des prisonniers, notamment des ressortissants américains, comme une condition que le président Trump souhaite utiliser comme un accomplissement historique pour son administration dans ses premiers mois.
Cela explique pourquoi l’émissaire américain pour les affaires des prisonniers, Adam Bowler, a directement contacté le Hamas, répondant aux inquiétudes d’Israël et à l’appel du ministre israélien des affaires stratégiques, Ron Dermer, en disant : « Nous ne sommes pas des agents d’Israël, et l’Amérique a des intérêts spécifiques qui l’amènent à dialoguer avec le Hamas. »
Les défis de Hamas et la situation humanitaire à Gaza
Le mouvement Hamas fait face à une réalité humanitaire difficile et complexe dans la bande de Gaza. Il s’efforce de briser le blocus imposé sur Gaza en fournissant les conditions nécessaires à une vie digne pour le peuple palestinien, tout en préservant les droits nationaux.
On note que la stratégie de négociation du Hamas repose sur plusieurs déterminants, notamment :
- Premièrement : Préserver l’accord de cessez-le-feu signé, qui a été sanctifié par le sang du peuple palestinien, ayant permis à Gaza d’obtenir des résultats importants, tels que le retour des déplacés, la possibilité d’un cessez-le-feu durable, le retrait complet de l’armée d’occupation, la reconstruction et l’entrée de l’aide.
- Deuxièmement : La direction du Hamas aborde toute manœuvre ou proposition de médiateurs de manière positive, à condition qu’elles fassent partie de l’accord ou conduisent à des réalisations de l’accord fondamental, qui stipule le retrait de l’armée d’occupation, l’arrêt de l’agression et la reconstruction, signifiant que ce qui importe pour le mouvement est le contenu et non la forme.
Vers une résolution américaine ?
Il est devenu clair pour tous que les calculs de Netanyahou sont avant tout personnels, liés à son avenir politique et à celui de sa coalition gouvernementale extrême, et ces calculs ne correspondent pas à l’opinion publique israélienne qui appelle à la libération immédiate des prisonniers et à la fin de la guerre, même si le Hamas reste partie intégrante de la scène politique à Gaza.
Les développements des négociations indiquent que les médiateurs qatari et égyptien sont intéressés par la mise en œuvre de l’accord signé, mais l’administration américaine, bien qu’elle ait poussé Netanyahou à signer l’accord, penche du côté d’Israël et tente d’aider Netanyahou dans ses manœuvres politiques, espérant qu’en menaçant Gaza de « l’enfer » et en restant silencieuse sur le crime d’interruption de l’aide et du protocole humanitaire comme une condition de la première phase, elle pourra obtenir des concessions de la part du Hamas qui correspondent aux exigences impossibles de Netanyahou.
La bataille de négociation se poursuit, portant en elle de multiples hypothèses, mais elle est éloignée d’un nouveau cycle de guerre et d’agression ouverte contre Gaza, face à un rejet de l’opinion publique israélienne, qui s’oppose également à la vision déclarée du président Trump jusqu’à présent.