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Mark Carney, défis économiques, politique canadienne apparaissent dès la rentrée parlementaire comme des enjeux majeurs pour le Premier ministre, confronté à une guerre commerciale avec son principal partenaire, une économie qui fléchit et de nombreuses promesses à tenir.
Mark Carney, défis économiques, politique canadienne : attentes et premières mesures
Les libéraux de Mark Carney avaient formulé pendant la campagne des promesses ambitieuses, de faire de l’économie canadienne la plus solide du G7 à « turbo‑charger » les grands projets d’infrastructure et à accélérer massivement la construction de logements. Maintenant, les électeurs attendent des résultats concrets.
« There’s a lot of support for trying to encourage the oil and gas industry at this moment, but it’s not it’s likely not going to stay the same way for a very long time, » a noté Sébastien Dallaire, illustrant l’incertitude entourant certaines orientations économiques.
Carney a déjà initié des avancées sur certains dossiers : Ottawa a dévoilé une première série de projets « de construction nationale » susceptibles d’être accélérés, dont le doublement de la production de gaz naturel liquéfié (GNL) dans une usine de Colombie‑Britannique, l’extension d’une partie du port de Montréal et la construction d’un petit réacteur nucléaire modulaire en Ontario.
Le Premier ministre a également annoncé 13 milliards de dollars canadiens (environ 8,65 milliards €) pour une nouvelle agence fédérale du logement destinée à soutenir la construction de logements neufs, et a affirmé sa volonté de diversifier les échanges commerciaux au‑delà des États‑Unis.
Pressions économiques, électorales et budgétaires pour la fin d’année
Le climat politique a été fortement marqué par l’avènement d’un président américain imprévisible, qui a imposé des droits de douane dans certains secteurs. Si ces tensions ont contribué à propulser Carney au pouvoir, les préoccupations des Canadiens se déplacent désormais vers la situation économique intérieure.
Le taux de chômage a augmenté à 7,1 % le mois dernier, un niveau non observé depuis 2016 hors période pandémique, et la croissance économique a nettement ralenti au cours de l’été, se contractant de 1,6 %.
Un sondage d’Abacus Data publié ce mois‑ci montre que six répondants sur dix estiment qu’Ottawa a trop focalisé son attention sur le président américain au détriment de priorités pressantes comme le logement, la santé et le pouvoir d’achat.
« A souring economy will become a drag on the popularity of the government, but it really depends to what extent it happens and to what extent Canadians see visible changes, » a rappelé M. Dallaire, soulignant que l’impact politique dépendra de la perception des résultats.
Austérité et investissements : l’équilibre budgétaire attendu
Un budget fédéral combinant « austérité et investissement » est attendu plus tard cet automne. Carney a qualifié certaines dépenses publiques d’« insoutenables » et demandé au ministre des Finances d’identifier des réductions de programmes pouvant atteindre 15 % sur les trois prochaines années.
« We need to rein in spending. We need to find efficiencies, » a déclaré le Premier ministre, exprimant la volonté de maîtriser les dépenses tout en devant financer des engagements majeurs, notamment l’augmentation multirilliardaire des dépenses de défense promise aux partenaires de l’OTAN.
Selon des observateurs, la baisse des recettes liée aux droits de douane et d’autres contraintes financières obligera le gouvernement à examiner toutes les sources d’économies.
Opposition renforcée, tensions sociales et environnementales
Le retour en Chambre de Pierre Poilievre, chef du Parti conservateur, change la dynamique du débat parlementaire. Après avoir perdu son siège en avril, il a regagné un siège à la suite d’une élection partielle en Alberta et se pose en critique direct de Carney.
“So far, you have been judged only by the lofty things you have promised to do one day, not by what you have done.”
— Pierre Poilievre, dans une lettre ouverte au Premier ministre.
Poilievre concentre son discours sur le coût de la vie et la criminalité, et prévoit d’attaquer le bilan des libéraux sur l’immigration, notamment la croissance du programme de travailleurs étrangers temporaires.
Des voix autochtones et des groupes environnementaux ont déjà exprimé leur mécontentement face au projet de loi facilitant l’accélération des approbations pour les grands projets, craignant qu’il n’élude des consultations adéquates et n’assouplisse les processus environnementaux existants.
« Nation building should secure Canada’s future, not tie us to the polluting past, » a déclaré Aly Hyder Ali, réagissant aux plans d’expansion de l’usine de GNL en Colombie‑Britannique.
Enfin, les coupes proposées risquent de rencontrer une résistance dans la fonction publique, dont la complexité et la réactivité peuvent surprendre un gouvernement lorsqu’il cherche à imposer des réductions budgétaires, préviennent des anciens conseillers.